Les membres de l'association des producteurs de batteries ont tenu, mardi dernier, une réunion pour tirer la sonnette d'alarme concernant la situation de leur filière. Le volet d'exportation illégale des matériaux utilisés dans la fabrication des batteries a été le point essentiel abordé lors de cette rencontre. Les quatorze unités de production et de recyclage de batteries automobiles usagées risquent de mettre la clé sous le paillasson « suite à la décision prise par l‘administration douanière d'autoriser l'exportation de la boue d'accumulateurs obtenue de la transformation des batteries automobiles usagées », ont alerté les membres de cette association, dans une lettre adressée au Premier ministre. L'association salue les décisions prises par les pouvoirs publics en faveur de la promotion et la protection de la production nationale et l'application de la valeur administrée pour les batteries d'origine chinoise dont la qualité laisse à désirer. Un facteur qui a incité les producteurs à améliorer la qualité de leur produit. Mais une nouvelle décision risque de remettre en cause cette avancée, selon la même association. « En dépit de l'interdiction d'exporter les matériaux ferreux et non ferreux, des milieux mafieux ont trouvé un alibi pour exporter l'oxyde de plomb utilisé dans la fabrication des batteries sous l'appellation de boue d'accumulateurs », ont signalé les membres de cette association. L'activité de transformation et de recyclage des batteries usagées permet la récupération de 50% de plomb, « qui sera désormais orienté à l'exportation », alertent-ils. « Ce plomb sera réimporté à un prix représentant cinq fois son prix d'exportation initial, sachant que la majorité des producteurs nationaux de batteries disposent des équipements adéquats pour le recyclage des batteries usagées et la récupération du plomb », ont ajouté les producteurs. En 2010, l'Algérie a importé du plomb brut pour une valeur de 12 millions de dollars, 7 millions de dollars en 2012, 6,9 millions de dollars en 2013 et 3,2 millions de dollars en 2014. « Nous nous sommes réjouis des efforts fournis pour réduire la facture d'importation de cette matière. L'application de l'autorisation d'exporter ce plomb risque de tout bouleverser », redoutent-ils. Les conséquences de cette décision risquent d'être fâcheuses sur l'avenir de cette filière. « Ce sont les cinq usines de recyclage d'Oran, Mostaganem, Ghardaïa, Batna, et Aïn M'lila qui risquent de fermer en sacrifiant 1500 postes d'emploi », ont-ils prévenu. L'association des producteurs espèrent pouvoir, si le Premier ministre accepte de les recevoir, exposer un point de situation détaillé sur cette problématique d'exportation de la boue d'accumulateurs à des prix dérisoires au détriment des besoins exprimés par la filière de production.