« Le rapport que le peuple sahraoui et toute la communauté internationale attendent avec intérêt sera présenté au Conseil de sécurité par Ban Ki-moon ou l'un de ses adjoints le 17 ou le 18 avril », a précisé Ahmed Boukhari. L'examen de ce rapport périodique intervient cette année dans un contexte très particulier, marqué par des tensions vives entre le secrétariat général de l'ONU et Rabat qui a mené une vraie campagne de dénigrement contre Ban Ki-moon pour avoir qualifié la présence marocaine dans les territoires sahraouis d'occupation. Ce rapport devrait être suivi par une autre réunion du Conseil de sécurité, prévue fort probablement le 28 avril et qui sera consacrée au devenir de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Par ailleurs, le Conseil de sécurité a abordé, jeudi dernier, la situation dans les territoires sahraouis occupés après les mesures de rétorsion prises par le Maroc contre la Minurso. Cette réunion s'est tenue à la demande du Venezuela et de l'Uruguay, deux membres non permanents du Conseil de sécurité. Le Venezuela a également demandé au secrétariat général de l'ONU d'informer le Conseil de sécurité sur la situation humanitaire des réfugiés sahraouis. Création d'un groupe parlementaire espagnol de soutien au peuple sahraoui Le Sahara occidental, déclaré territoire non autonome par l'ONU, est occupé par le Maroc depuis le retrait de l'Espagne. Cette ancienne puissance administrante est vivement critiquée par les Sahraouis qui estiment qu'elle a bloqué le processus de décolonisation en imposant le fameux accord de Madrid établissent la partition du territoire entre le Maroc et la Mauritanie qui s'est, par la suite, retirée de la partie qu'elle occupait.Malgré la position de l'Espagne, la cause sahraouie est manifestement soutenue par la classe politique et la société civile. Au niveau du Parlement, des députés représentant 14 partis politiques ont constitué, mercredi soir, un groupe soutenant cette cause, a annoncé, jeudi, la représentante du Front Polisario en Espagne, Kheira Bulahi. La constitution de ce groupe vise à « impulser une nouvelle politique afin de contribuer efficacement à trouver une solution urgente au conflit du Sahara occidental occupé », a expliqué la diplomate. Au port d'Algeciras, deux avocats espagnols qui ont été expulsés du Maroc, mercredi, pour « trouble à l'ordre public », ont été accueillis, jeudi, par des sympathisants et des amis du peuple sahraoui. Dans une déclaration au journal « El Mundo », les deux avocats se sont dits « indignés » par ce qui leur est arrivé et ont affirmé leur détermination à continuer à défendre les droits des prisonniers politiques sahraouis. Fransisco Serrano, président de l'association des juristes d'Andalousie , et son collègue Juan Carlos Gomez Justo faisaient partie d'une délégation internationale composée de huit juristes (cinq Espagnoles, deux Français et un Belge) partie au Maroc dans le but de rencontrer des avocats marocains et sahraouis assurant la défense des civils sahraouis, prisonniers politiques condamnés par un tribunal militaire marocains à des peines allant de 20 ans à la perpétuité.