« La préservation des stocks halieutiques est un pilier fondamental de la stratégie nationale de développement du secteur de la pêche. Elle a pour but de construire un modèle durable, diversifié et efficace sur le plan économique », a indiqué, jeudi dernier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, lors d'une séance consacrée aux questions orales à l'APN. « La production halieutique en Algérie doit tenir compte de la préservation de la richesse halieutique en Méditerranée qui a enregistré une baisse ces dernières années », a-t-il souligné, affirmant que « les données scientifiques recommandent de ne pas pêcher plus de 40% des réserves par an pour préserver la richesse halieutique en Méditerranée ». A une question du député Abbas Abdelhamid concernant la flambée des prix de la sardine et sa rareté, le ministre a souligné que ces prix répondent « à la règle de l'offre et de la demande » et que celle-ci est estimée à 180.000 tonnes/an contre une production ne dépassant pas 100.000 tonnes/an, dit-il, tout en précisant que l'Algérie est classée première en Méditerranée parmi 23 pays avec une production de 27% de poisson bleu. Le ministre a affirmé que la stratégie nationale repose sur la qualification de 50% de la flotte maritime, dont l'objectif est d'arriver à une production de 200.000 tonnes/an. Pour combler les insuffisances du système commercial dans les ports, un décret a été élaboré pour définir les prérogatives des grossistes à travers un cahier des charges, comme il a été décidé la réalisation de 44 poissonneries au niveau national dont 5 ont été réceptionnées. S'agissant des niveaux de production, Ferroukhi a fait savoir que « les quantités diffèrent d'une période à une autre ». « Elles augmentent entre mai et octobre et s'amenuisent les autres mois de l'année, suivant les facteurs biologiques », a-t-il précisé. Ces fluctuations ont poussé le secteur à élaborer un plan de promotion des filières de la pêche à l'horizon 2020. Le premier responsable du secteur a également fait savoir que le stock halieutique en Méditerranée a remarquablement baissé ces dernières années en raison de facteurs environnementaux et du réchauffement des fonds marins, ce qui a réduit les aliments de poisson. Devant ce déficit, le ministère a opté pour une série de mesures dont l'exploitation rationnelle des stocks disponibles, le développement de l'aquaculture, la promotion et l'organisation du marché du poisson en réduisant les intermédiaires qui sont à l'origine de la spéculation et donc de l'augmentation des prix. A une question relative aux dangers environnementaux des stations de dessalement de l'eau de mer, Ferroukhi a indiqué que « ces stations fonctionnent de manière maîtrisée et ne représentent aucun danger sur les ressources halieutiques », précisant que la moyenne de déploiement des stations de dessalement est de 86 km sur le littoral. « Ces stations fonctionnent conformément au décret exécutif 145-07 définissant les modalités de réalisation des stations de dessalement et l'étude de leur impact sur l'environnement ainsi que le décret exécutif 141-06 portant sur les émissions émanant de ces installations et définissant les volumes extrêmes de ces émanations », a-t-il souligné. Le ministre a rassuré que son département fait un suivi rigoureux et permanent des ressources halieutiques à travers les prélèvements d'échantillons et leur analyse, et ce, par le biais des 14 directions de la pêche qui procèdent également au contrôle de ces stations.