Quelle est votre définition de la violence en milieu scolaire ? L'organisation mondiale de la santé a, en 2002, défini la violence en général comme étant un usage abusif de force ou de pouvoir qui porte atteinte à autrui sur le plan moral ou physique. Actuellement, il n'existe pas de consensus international concernant une définition commune de ce qu'on entend par la violence dans le milieu scolaire. Toutefois, et d'une façon générale, on peut dire que la violence en milieu scolaire concerne toute conduite abusive qui se manifeste par des paroles blessantes, des actes et des écrits destinés à porter atteinte à l'intégrité physique ou morale d'une personne, élève ou enseignant, et qui peut mettre en péril le travail de l'enseignant ou la scolarité de l'enfant. Quelle en est l'origine ? L'indiscipline dans nos établissements scolaires est un facteur favorisant l'émergence de la violence. Le non-respect des lois préétablies, entre autres, le règlement intérieur, mène à l'indiscipline, celle-ci engendrant la violence, soit verbale de l'enfant envers son enseignant ou l'inverse, ou l'administration envers l'enfant ou vice-versa. Parfois, la violence extérieure trouve son prolongement à l'intérieur de l'établissement. La surcharge des classes et le niveau des élèves en sont les principales causes. Cette violence s'exprime de quelle manière ? Elle s'exprime des fois par des paroles blessantes, dégradantes entre les élèves, entre professeurs et élèves. Des bagarres avec armes blanches sont aussi signalées. A l'intérieur de la classe, par le chahut des élèves pour empêcher l'enseignant de faire son travail ; par le jet de boulettes de papier sur l'enseignant dès qu'il a le dos tourné. Y a-t-il un classement du degré de gravité ? La violence, il faut la combattre même à l'état initial zéro pour empêcher sa propagation. Oui, il y a différentes gravités en fonction de l'acte de violence, mais quel qu'en soit le degré, ses conséquences sont toujours dramatiques. Une insulte est moins grave qu'une bagarre généralisée avec des armes blanches. Des chiffres sur les cas de violence enregistrés par votre syndicat ? Le chiffre exact, on ne l'a pas mais des actes de violence sont, quotidiennement, signalés aux quatre coins du pays. Des bagarres entre élèves, entre groupes d'élèves, des élèves qui agressent leurs enseignants particulièrement pendant les examens de fin de année. Il suffit qu'un enseignant empêche un élève de tricher, s'ensuit alors une agression. Vu le nombre d'élèves scolarisés qui dépassent les huit millions et vu le nombre d'établissements scolaires, chaque jour, des centaines d'actes de violence. Quelles sont les mesures à prendre pour atténuer ce phénomène ? Tout d'abord, établir un diagnostic, détecter les facteurs de risques, avoir suffisamment de personnel pour une surveillance constante à l'intérieur de l'établissement scolaire, organiser des journées d'étude sur la violence et ses conséquences en associant les élèves pour les sensibiliser, faire participer les élèves à la vie active dans l'établissement. Les élèves au stade de puberté et adolescence ont besoin de décompresser, de dépenser leur énergie, il y a donc nécessité de renouer avec les activités parascolaires, entre autres, la musique, la danse, le théâtre, l'inter-lycée, le jeu d'échecs mais aussi des activités sportives. Il faut se mettre en action sur le plan collectif en élaborant un code d'éthique pour toutes les catégories de personnel activant dans l'établissement. Ce code doit traiter des rapports interpersonnels y compris bien sûr les élèves.