Le système de quotas pour faire émerger la femme dans la vie publique a ses « travers », a indiqué hier à Alger le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbes, conviant les militantes de son parti à « investir le terrain des luttes quotidiennes ». Intervenant à l'occasion des assises d'installation de l'aile féminine du parti, Belabbes a estimé qu'« une politique volontariste pour faire émerger la femme dans la vie publique a ses limites et les quotas ou la discrimination positive a aussi ses travers ». Il a réitéré, à cette occasion, la position de son parti pour l'« abrogation » du code de la famille et son remplacement par des « lois civiles pour tous », notant que cette revendication constitue un « fondement du programme » du RCD. Les militantes du parti, a-t-il poursuivi, sont conviées à « investir, à leur manière, le terrain des luttes quotidiennes », car, a-t-il relevé, la femme « se doit de se projeter à assumer un rôle politique, social et économique au même titre que l'homme ». Belabbes a plaidé, dans ce contexte, pour que le parti offre à ses militantes « un cadre d'émancipation et de promotion des compétences », d'où précisément, la mise en place de l'aile féminine, appelée, selon lui, à « renforcer leur rôle au sein de cette formation et à multiplier les facteurs d'une participation plus active à la vie et à la prise de décision politique ». « C'est parce que les femmes sont marginalisées et exclues des centres de décision qu'elles sont plus vulnérables », a-t-il estimé, conviant les militantes du RCD à être « les porte-voix de celles qui ne peuvent pas parler aujourd'hui ». « Même si les femmes se sont imposées dans plusieurs domaines de la vie publique, elles demeurent marginalisées, dans la mesure où elles ne représentent que 14,9% de la population active contre 66,2% pour les hommes », a-t-il observé, notant les proportions « encore plus faibles » s'agissant de leur accès aux postes de décision et de la responsabilité politique. Faisant le bilan des avancées enregistrées ainsi que des défis à relever dans le domaine de la condition féminine, le président du RCD a déploré la « persistance des pratiques injustes à l'égard de cette frange de la population, notamment les violences qu'elles subissent aussi bien dans la société qu'au travail ». Le combat des femmes « ne doit pas se limiter à l'amélioration de leurs conditions, mais doit inclure la valorisation de leur contribution dans tous les aspects de la vie », a-t-il préconisé.