Les recherches de débris et des boîtes noires de l'Airbus d'Egyptair reliant Paris au Caire qui s'est abîmé en mer dans la nuit de mercredi à jeudi entre les îles du sud de la Grèce et la côte nord de l'Egypte, se sont poursuivies hier. Les autorités égyptiennes envisagent l'hypothèse que l'avion a été la cible d'une attaque terroriste, aucun message de détresse n'ayant été émis par l'équipage avant sa chute brutale et alors que les conditions météo étaient excellentes. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a demandé à tous les appareils de l'Etat concernés (...) d'intensifier les opérations de recherche, après des annonces contradictoires sur la localisation de débris qui, finalement, ne provenaient pas de l'appareil d'Egyptair. La France contribue avec l'Egypte, la Grèce et d'autres pays, dans les opérations de recherche de débris. Le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé, jeudi dernier que cette situation pouvait laisser penser que la probabilité (...) d'une attaque terroriste est plus élevée que celle d'une défaillance technique, pour expliquer sa disparition. « Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives », a précisé Chérif Fathy. De l'avis des experts, l'absence d'appel de détresse de l'équipage semble indiquer qu'un incident soudain est survenu. Une explosion à bord semble un scénario très plausible, comme ce fut le cas de l'avion de touristes russes cible d'un attentat à la bombe le 31 octobre 2015 alors qu'il venait de décoller de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le sud-est de l'Egypte, à destination de Moscou. « Toutes les hypothèses sont examinées mais aucune n'est privilégiée, car nous n'avons absolument aucune indication sur les causes », a souligné hier le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement français réunira aujourd'hui les familles des passagers pour donner le maximum d'informations en toute transparence. L'appareil d'Egyptair transportait 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d'équipage et trois officiers de sécurité. Selon Egyptair, 30 Egyptiens, 15 Français, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien se trouvaient à bord. Il avait décollé de l'aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, peu après 23h00 (21H00 GMT) et devait atterrir au Caire à 03H05 (01H05 GMT). Selon le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, l'appareil, qui se trouvait à une altitude de 37.000 pieds (plus de 11.200 m), « a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds », avant de disparaître des radars.