Le conflit opposant depuis des mois des travailleurs de l'Entreprise nationale des travaux routiers (Sonatro) à leur direction semble loin de connaître son dénouement. Plus de 150 travailleurs ont décidé ces derniers jours d'observer des sit-in cycliques devant le siège de la centrale syndicale à Alger, après le «refus des responsables de l'entreprise de satisfaire leurs doléances», indique un membre du syndicat de Sonatro, contacté hier. Ces ouvriers qui contestent la mauvaise gestion de leur entreprise revendiquent le départ de l'actuel directeur général par intérim et la réintégration des 320 travailleurs licenciés, dont 22 membres syndicaux, depuis avril dernier, précise-t-on. «Nous sommes en pleine rentrée des classes et nos salaires sont toujours bloqués», soulignent les travailleurs. Une situation délicate que vivent ces ouvriers depuis, disent-ils, cinq mois et qui s'aggrave en cette période des grandes dépenses (ramadan, rentrée scolaire, l'aïd). Les travailleurs, dans leur majorité des pères de famille, affirment avoir interpellé et saisi toutes les instances syndicales, ainsi que la direction générale de Sonatro, mais «en vain», regrettent-ils. «Même si les responsables de l'UGTA ont promis de prendre en charge leur dossier, l'actuel directeur de Sonatro ne fait rien pour rétablir la situation», poursuivent ces travailleurs avant d'ajouter que «si les dirigeants ne se sentent pas capables de gérer l'entreprise, ils n'ont qu'à se retirer». La direction de Sonatro justifie le retard dans le versement des salaires de ces travailleurs par les difficultés financières que traverse l'entreprise. Pour rappel, Sonatro connaît depuis plus de trois années des problèmes de trésorerie, et un plan de redressement récemment élaboré a été présenté aux responsables de la SGP et au ministère pour approbation. Les travailleurs, qui réclament l'ouverture d'une commission d'enquête sur le mode de gestion de leur entreprise, interpellent le patron de la Centrale syndicale, Sidi-Saïd, pour la prise en charge de leurs arriérés de salaires. Selon M. Aït Ali, membre du secrétariat de l'UGTA, une réunion a eu lieu hier à la centrale syndicale pour débattre du dossier.