La situation risque de dégénérer si des mesures urgentes ne sont pas prises dans l'immédiat ; les travailleurs de Sonatro ne déchantent pas et lancent un ultime appel aux pouvoirs publics afin d'apporter des solutions concrètes. C'est le pourrissement quasi total de l'état des lieux à la Société nationale des travaux routiers (Sonatro), une société qui relève de la SGP Sintra. Après des dizaines de sit-in observés à la Centrale syndicale du 1er -Mai, voilà que les travailleurs de cette entreprise en souffrance ont appris que leur dossier a été transmis au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour trancher. Hier, une délégation de syndicalistes de cette société, composée de MM. Souibes et Brahimi, a été reçue par le chargé des conflits sociaux à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Teli. Contacté par téléphone, M. Souibes nous dira que les travailleurs ne comptent pas baisser les bras. “Nous avons été reçus par M. Teli qui nous a signifié que le dossier a été soigneusement étudié par la Centrale syndicale. Suite à quoi, il a été décidé de l'envoyer au Premier ministre qui prendra des mesures à même de mettre fin à cette situation kafkaïenne qui prévaut à Sonatro depuis plusieurs mois”, a déclaré M. Souibes. Ce développement ne constitue pas, toutefois, un indice de satisfaction pour les travailleurs qui revendiquent leur réintégration pure et simple, le redéploiement de l'entreprise avec un plan de charges et une stratégie définis dans la transparence et le payement des salaires bloqués depuis 7 mois et qui touche 300 travailleurs, en sus des 800 autres qui n'ont touché que le salaire du mois de juillet et une quinzaine de jours du mois d'août 2009. “Personne ne se soucie de notre situation. Nous avons dû contacter des députés braves et sincères qui ont accepté volontairement de faire aboutir nos revendications. Personne d'autre ne nous a accompagnés dans cette rude épreuve. Le travailleur est seul face à son destin. Ce n'est pas normal !”, crie encore notre interlocuteur. Ces sit-in quotidiens durent, en effet, depuis le mois d'avril dernier sans qu'aucune partie ne prenne en charge les revendications de ces dizaines pères de famille sans ressource financière. Ballottée entre les ministères des Travaux publics et de l'Industrie et de la Promotion des investissements, l'entreprise Sonatro, qui a fait les beaux jours de l'Algérie indépendante, traverse une crise sans précédent. Le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, avait promis de régler ce conflit. Mais les choses se corsent et seul le gouvernement pourrait, selon le syndicat, apporter des solutions concrètes qui permettraient à l'entreprise de retrouver sa sérénité. Contacté par nos soins pour savoir la teneur du dossier envoyé au Premier ministre, le chargé des conflits sociaux à l'UGTA, M. Teli, a avoué que la Centrale syndicale a pris tout le temps pour étudier dans le détail ce dossier lourd et qui traîne depuis le mois d'avril dernier avant de l'envoyer au Premier ministre. “Nous avons établi un rapport détaillé pour le Premier ministre sur la situation qui prévaut actuellement à Sonatro”, a déclaré M. Teli joint également par téléphone.