Photo : Mahdi I. Excepté la présence d'un nombre impressionnant des forces de l'ordre dans certains endroits de la capitale, et les altercations qui avaient éclaté au niveau de la place du 1er Mai, Alger a vécu hier au rythme ordinaire, calme et serein, digne du 2e jour de fin de semaine. La tentative de marche n'a visiblement pas perturbé grand nombre d'Algérois qui ont profité de leur journée de repos. Du carrefour des Trois Horloges de Bab-el-Oued jusqu'aux hauteurs de la Rue de Didouche Mourad, les citoyens préfèrent se consacrer aux courses hebdomadaires et aux achats nécessaires ou de leurs enfants. Saisissant l'occasion de l'approche du Mawlid Ennabaoui Echarif qui sera fêté mardi, des pères de famille, en compagnie de leurs progénitures, s'intéressaient aux différents jouets, bougies, encens et autres objets d'occasion exposés sur des étals ici et là. 08 h00 du matin, Bab-El Oued, le quartier le plus populaire de la capitale se réveille sous les cris des marchants à la sauvette. La placette est déjà investie par des jeunes. Tous font la promotion de leurs produits. Les acheteurs œuvraient à s'alimenter de fruits et légumes, le lait, le pain… La circulation routière est fluide, à cause du week-end. La majorité des cafés populaires sont ouverts. Certains commerces sont ouverts et transports publics en service. A propos du transport urbain justement, un contrôleur de l'Etusa, à la place des Martyrs nous a indiqué que «l'entreprise n'a suspendu aucune ligne, y compris celle qui assure la liaison avec la place de Champs de manœuvres». L'interruption des lignes se ferait, selon ses explications, selon l'évolution de l'événement du jour. Les chauffeurs de taxis, quant à eux, évitent de prendre des clients sur la Place du 1er Mai, d'où devrait démarrer la marche à partir de 11 heures à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Dans l'esplanade de Kitani, des adolescents ont organisé une rencontre de football. «Le sport est la meilleure manière pour nous affirmer et nous défouler», ont-ils indiqué. Le cinéma «Atlas» commence déjà à faire rentrer des petits enfants. Le monologue du comédien «Chator» les attend. A la fontaine de l'Espérance, devant un gigantesque jet d'eau glacée, les grisonnants ont occupé tous les bancs pour lire la presse, siroter des cafés et même jouer aux dominos. Ce n'est pas par insouciance ou indifférence qu'ils sont là mais par «lassitude» des promesses non tenues et de manipulation. Même climat a été constaté à la place des Martyrs et dans le quartier populaire de Bab El-Oued où des personnes, dans des jardins publics, ou dans des cafés, discutaient des choses de la vie, alors que d'autres lisaient des journaux. Plus loin, des enfants improvisaient un match de football avec un ballon de fortune. A quelques encablures de la Grande Poste, qui offre ses services et surveillée par une armada des éléments de forces de l'ordre, le marché Clauzel a connu les mêmes scènes. Les gens ont préféré se diriger pour acheter des produits pour la préparation des plats et mets traditionnels, célébrant cette fête religieuse : semoule, miel, poulet et toutes sortes de friandises. Au niveau de l'avenue Hassiba Ben-Bouali, à quelques mètres de la place du 1er Mai, des commerçants ont préféré garder les rideaux baissés. Mais quand même certains se sont dits «rassurés» et n'ont pas hésité à ouvrir leurs boutiques sans craindre d'éventuels saccages. Des clients de différents âges ont, de leur côté, estimé que cette journée est «ordinaire» et semblable à tous les samedis. Une journée de repos, de détente ou d'achats, avant de commencer la semaine, soulignent-ils. A l'avenue Didouche Mourad, si ce n'est pas le dispositif de sécurité devant le siège du RCD, on aurait rien remarqué d'anormal. Taxiphones, postes ou encore cybercafés offraient leurs services comme le reste des jours de la semaine.