L'extrémisme et le terrorisme comptent aujourd'hui parmi les principales menaces à la paix et la sécurité internationale, a indiqué, hier, à Grozny, capitale de la République de Tchétchénie, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. « Le terrorisme touche un nombre croissant de pays. Ses méthodes génèrent de nouveaux défis. Il a aussi fait une jonction mutuellement fructueuse avec le crime organisé transnational », a-t-il souligné dans un discours à l'occasion de sa participation à la 7e édition de la rencontre internationale des hauts responsables des questions de sécurité. Le ministre a également affirmé que l'extrémisme s'impose aujourd'hui comme « la matrice dans laquelle se forment et se formatent les nouveaux terroristes. La gravité de ce phénomène a conduit, à juste titre, le secrétaire général des Nations unies à proposer aux pays membres toute une stratégie internationale pour lutter contre cette montée des extrémismes à laquelle nous assistons à travers le monde ». « La xénophobie et l'islamophobie sont parmi les nouveaux visages de l'extrémisme violent et qu'il est urgent de combattre institutionnellement », a tenu à affirmer Abdelkader Messahel. « L'Algérie a développé sous l'impulsion du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, une politique plurisectorielle de déradicalisation et de prévention de la radicalisation, impliquant les institutions publiques, la société civile mais surtout le citoyen. Cette politique est portée par les principes de la concorde et de la réconciliation nationale, mais aussi de la justice, de l'équité, de l'égalité des chances et du sens élevé de l'unité et de la cohésion nationales. Elle a ainsi permis au pays, grâce à l'effort conjugué de nos forces armées et de nos citoyens, de rétablir la sécurité, de retrouver la paix et la stabilité et de consacrer ses ressources à son développement socioéconomique », a indiqué Messahel. Outre l'éradication des causes du terrorisme, le ministre a présenté, dans son discours, une série de recommandations pour une lutte globale et efficace contre ce phénomène, notamment le tarissement de ses sources de financement dont le paiement des rançons qu'il est urgent de criminaliser internationalement. Il a également appelé à combattre la puissance de communication et la maîtrise de l'Internet par les groupes terroristes. Il a appelé à agir, en amont, contre le développement du phénomène des combattants terroristes étrangers et s'assurer, en aval, que le traitement de ce phénomène s'oriente vers des solutions guidées par le souci de sa prise en charge adéquate et non par le transfert du problème vers d'autres espaces. Renforcer la démocratie et l'Etat de droit car la démocratie constitue le meilleur moyen de marginaliser, d'isoler et de discréditer le discours extrémiste. Le ministre a annoncé, à l'occasion, l'organisation prochaine, à Alger, d'un atelier international sur le rôle de la démocratie dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Dans le même sillage, le ministre a mis en garde contre les interventions militaires étrangères. « Si le terrorisme ne peut être justifié d'aucune manière, il reste que les interventions militaires étrangères contre la volonté des Etats et des peuples et en violation du droit international et de la Charte des Nations unies offrent aux idéologues des groupes terroristes des arguments que ceux-ci exploitent pleinement dans leur propagande de victimisation. Il en est de même du non-règlement et de la perpétuation de la négation des droits légitimes des peuples, notamment palestinien ». Le ministre a soutenu que la formation, l'assistance technique et la fourniture d'équipements « doivent constituer les axes prioritaires de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il conclu.