Pour Abdelkader Messahel, la lutte contre le terrorisme commence par la lutte contre l'extrémisme et la déradicalisation à tous les niveaux. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a tenu hier, à Alger, une conférence de presse pour donner les grandes lignes de la conférence internationale sur l'extrémisme violent et sur la déradicalisation, prévue mercredi et jeudi dans la capitale. Livrant en premier sa conception de ce phénomène international, Abdelkader Messahel a expliqué que c'est souvent l'absence de l'Etat qui contribue à l'enracinement du terrorisme, lequel d'ailleurs, souligne-t-il, se développe très vite dans le chaos. Pour se prémunir, le ministre a cité la démocratisation de la société et la consécration de l'Etat de droit. "La démocratisation est un facteur réel de déradicalisation parce que la démocratie se fonde sur des valeurs universelles, ensuite suivra l'acceptation de l'autre en éloignant l'exclusion et l'exclusif", a-t-il soutenu. Ainsi, loin d'"être une coquetterie", la démocratisation est aux yeux d'Abdelkader Messahel, un des fondements essentiels de la lutte contre le terrorisme. Et pour y parvenir, le ministre a parlé de bonne gouvernance. Une pratique seulement assurée, relève-t-il, par "un Etat capable d'appliquer les lois de la République et préserver les droits de l'Homme et du citoyen". C'est dans cet environnement qu'Abdelkader Messahel inscrit la lutte contre l'extrémisme violent, qu'il présente d'ailleurs, comme "un préalable incontournable" dans la lutte contre le terrorisme. "La déradicalisation s'impose dans ce cadre comme une entreprise fondamentale qui concerne toutes les dimensions de la vie politique, économique, culturelle, cultuelle et sociale et qui interpelle tous les segments de la société, au plan interne, et toute la communauté internationale au plan externe", a-t-il indiqué. Sur le cas de l'Algérie, le ministre affirme qu'il a mis en œuvre "une profonde et multidimensionnelle politique de déradicalisation qui a sensiblement contribué à l'affaiblissement des groupes terroristes, à discréditer leurs discours et idéologies extrémistes et à leur rejet par la population et l'assèchement de leurs sources de recrutement". Il est d'ailleurs convaincu que "les Algériens sont conscients que nous avons un grand et beau pays que nous devons protéger par tous les moyens". C'est dans ce sens qu'il a expliqué le choix d'Alger, pour la tenue de cette conférence internationale, qui connaitra la participation d'experts dans la lutte anti-terroriste et non pas des politiques. "L'Algérie est un pays qui a survécu à mille et une turbulences. Cela ne veut pas dire qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas soumis à un certain nombre de pressions. C'est pour cela que nous devons être beaucoup plus vigilants", a-t-il indiqué. Abdelkader Messahel a aussi précisé que la conférence d'Alger est une étape "extrêmement importante", pour la préparation du sommet des Nations unies sur le phénomène du terrorisme et la réunion du Forum global de lutte antiterroriste en septembre prochain. "Les Nations unies nous ont encouragés à tenir cette réunion parce qu'elles considèrent qu'il y a de bonnes pratiques dans le domaine en Algérie qui seront codifiées à l'avenir", a-t-il conclu. M. M.