Le sous-secrétaire d'Etat américain en charge des Affaires politiques, Thomas Shannon, a déclaré, hier, à Washington, que l'Algérie « est notre partenaire majeur, elle a une expérience qui est très pertinente par rapport aux pays du Moyen-Orient et du Maghreb qui actuellement sont en train de travailler pour contrer le djihadisme ». Le responsable américain a relevé que l'Algérie a « montré un grand courage et des objectifs dans sa lutte contre le djihadisme en sécurisant l'Etat et les citoyens. Nous estimons que nous avons beaucoup à apprendre » de cette expérience. Soulignant que « la coopération (sécuritaire) avec l'Algérie est en mouvement » et son éventuel élargissement au transfert technologique est « une vision positive sur laquelle les deux pays doivent travailler », Shannon a estimé que cette coopération gagnerait à inclure un soutien à la diversification économique de l'Algérie à travers le développement des investissements américains et les échanges commerciaux entre les deux pays. Evoquant la crise en Libye en proie au terrorisme, il a estimé que l'Algérie a raison en ce qui concerne le règlement de ce conflit en privilégiant la voie du dialogue et de la diplomatie. Le responsable américain répondait à une question si l'Exécutif américain maintenait l'option d'une offensive militaire en Libye, notamment après les confessions d'Obama qui a jugé l'intervention de 2011 comme une débâcle, la qualifiant de pire erreur de sa présidence. Mais il a considéré qu'une action militaire en Libye est nécessaire pour lutter contre le groupe terroriste Daech. Une action militaire « contre l'EI oui, mais pas entre les Libyens, en d'autres termes le soutien au gouvernement d'union libyen doit être apporté par un dialogue mené sous l'égide de l'ONU et assistée par les partenaires de la Libye, dont les Etats-Unis », a déclaré l'adjoint de Kerry. Interrogé sur les milices susceptibles d'être armées en Libye, après l'accord obtenu le 17 mars dernier à Vienne sur la levée de l'embargo de l'ONU sur les armes en Libye, le sous- secrétaire d'Etat américain a précisé que le choix des milices revenait au gouvernement El-Sarraj. A une question de savoir quel serait le rôle des Etats-Unis dans une autre coalition militaire en Libye qui serait probablement conduite par l'Italie, Shannon s'est contenté de répondre qu'il consistera à apporter un soutien au gouvernement d'El-Sarraj. Dans le même contexte, Shannon a affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à fournir l'aide nécessaire à la Libye dans sa lutte contre Daech mais n'avaient pas l'intention de mettre en place une base militaire dans la région. Pour la Tunisie, Shannon a souligné que l'objectif des Etats-Unis est d'aider ce pays à lutter contre Daech et à faire réussir le processus démocratique enclenché en 2011. L'adjoint de Kerry s'était rendu en février dernier à Alger où il a eu à discuter avec des responsables algériens de la lutte antiterroriste et du développement des investissements.