La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a procédé à la mise en place des équipements liés à l'audition filmée des enfants victimes de violence sexuelle. Cette disposition est prévue par la nouvelle loi relative à la protection de l'enfant. « La police vient de mettre en place les équipements pour l'application de cette disposition. Une salle pilote a été aménagée pour l'accueil de l'enfant victime. Un comité de travail s'est enquis, la semaine dernière, de la situation au niveau de la capitale pour généraliser la formule à travers le territoire national », a indiqué, hier, le chef du bureau national de la protection de l'enfance de la DGSN, la commissaire divisionnaire Kheïra Messaoudene, lors de son intervention au forum de la Sûreté nationale. « Ce n'est pas facile pour un enfant victime de violence sexuelle de raconter ces faits horribles devant la cour ou le juge. Cette disposition est une avancée pour les enquêtes de la police judiciaire. Elle réconfortera aussi l'enfant victime de violence sexuelle », a-t-elle soutenu. La commissaire a signalé que les violences sexuelles constituent un danger pour l'équilibre de la société. « Des nourrissons ont été violés. Nous faisons face à une crise des valeurs morales. Il y a également la démission des parents. Il faut revenir aux bonnes pratiques et qu'il y ait prise de conscience parentale et sociétale notamment sur les risques de la criminalité électronique », a-t-elle plaidé. L'officier supérieur de la police a présenté un bilan comparatif sur la délinquance juvénile des cinq dernières années, constatant une baisse significative grâce aux campagnes de sensibilisation, à la prévention et à l'anticipation. Le vol reste l'infraction la plus constatée chez les mineurs. S'agissant des mineurs victimes de violence, une baisse a été également constatée mais les chiffres restent alarmants, notamment pour les homicides volontaires. Dix enfants ont été tués durant les quatre premiers mois de l'année en cours. Les services de police ont traité 554 cas de violence à l'égard des mineurs durant la même période.