Des milliers de civils fuyaient, hier, la ville syrienne de Minbej, contrôlée par les combattants du groupe terroriste Daech, à l'approche des combattants d'une coalition kurdo-arabe, selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis, « ont avancé dans la nuit à moins de 5 km de Minbej à partir du nord », a-t-il indiqué. Daech « a commencé à autoriser les civils à fuir vers l'ouest, alors qu'il interdisait jusqu'à présent quiconque de quitter la ville », a-t-il poursuivi précisant que des « milliers » d'habitants avaient déjà pris la fuite alors que les terroristes tenaient leurs positions pour défendre la ville. L'objectif des FDS est de prendre Minbej pour couper l'axe que Daech utilise pour faire transiter hommes, armes et argent de la frontière turque — à une trentaine de kilomètres plus au nord — vers son fief de Raqa. Selon les Etats-Unis, quelque 3.000 combattants arabes et 500 Kurdes participent à cette bataille. Ils sont soutenus par des frappes aériennes de la coalition internationale antiterroriste. Les FDS mènent parallèlement une offensive au nord de Raqa et vers la ville de Tabqa, sur laquelle avance aussi l'armée syrienne appuyée par les Russes. En Irak, les civils de Fallouja, pour leur part, fuient au péril de leur vie les terroristes de Daech qui veulent les en empêcher pour les utiliser comme « boucliers humains », ont raconté des rescapés. A Amriyat al-Fallouja, une localité à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) voit arriver tous les jours de nouveaux déplacés, affamés et épuisés, ayant fui les localités sous contrôle de Daech. Mais « nous avons des témoignages sur des civils (...) qui sont forcés de rester et sont menacés », indique Nasr Muflahi, directeur du NRC pour l'Irak. La grande majorité des quelque 18.000 civils ayant réussi à fuir les zones sous contrôle terroriste depuis le début de l'offensive gouvernementale pour reprendre Fallouja habitaient à la périphérie de la ville. Le NRC et l'ONU estiment à environ 50.000 le nombre de civils pris au piège à l'intérieur de Fallouja. Pour eux, s'échapper est presque impossible. Les terroristes « ont placé une voiture piégée sur le vieux pont et annoncent aux personnes voulant fuir qu'ils la feront exploser à leur passage », a témoigné un père de famille coincé dans le centre de Fallouja. Selon lui, « les terroristes ont le soutien d'à peine 1% de la population, ceux qui tirent bénéfice de leur présence ».