Le mouvement El Islah affirme qu'il ne compte pas prendre part à la manifestation à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) pour le 19 février prochain. Ce parti opte pour l'heure pour des initiatives « pacifiques », en attendant l'aboutissement de sa plate-forme de revendications. Faute de quoi, les marches constituent pour lui « l'ultime recours ». M. Djamel Benabdessalem, secrétaire général de ce mouvement, a fait savoir, hier, en marge d'un rassemblement populaire, qu'il est contre l'interdiction de la marche de samedi dernier. La mesure administrative confirme, à ses yeux, « le non-respect des libertés individuelles et collectives ». Il lance à cet effet un appel au président de la République pour l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition afin d'arriver à un terrain d'entente entre le gouvernement et les autres acteurs de la scène politique. M. Benabdessalem se désole, par ailleurs, du fait que les manifestants se retrouvent face à des centaines de policiers au moment de cette marche qui s'est transformée finalement en un rassemblement populaire. Un dispositif sécuritaire « que rien ne justifie », indique-t-il en qualifiant cette position d'« illogique » de l'Etat « de très dangereuse, étant donné qu'elle menace la paix sociale ». Le SG d'El Islah revient sur l'état d'urgence. « Disposition illégale », d'après lui, puisqu'il (état d'urgence) a été décrété pour une année seulement. Il est temps de le lever, d'autant plus que le terrorisme a été vaincu à Alger, déclare-t-il. M. Djamel Benabdessalem a appelé à l'ouverture d'un dialogue national pour trouver une solution politique aux problèmes politiques et socio-économiques et consacrer la stabilité et la solidarité. Dans une allocution à l'occasion d'une cérémonie de distinction des femmes scolarisées au centre d'alphabétisation des Eucalyptus, le conférencier a indiqué que son mouvement œuvre à la réalisation de réformes en rejetant l'exclusion et la marginalisation, voyant en cela «une option susceptible de garantir le progrès et la prospérité au pays». Il a tenu à préciser que son Mouvement s'est abstenu d'appeler le peuple à sortir dans la rue faisant prévaloir le dialogue afin d'éviter toute dérive aux conséquences fâcheuses. La situation en Algérie diffère de celle d'Egypte et de Tunisie, a-t-il dit. Par ailleurs, le secrétaire général d'El Islah a salué la persévérance des femmes scolarisées pour l'acquisition du savoir. Il a évoqué enfin, les différentes crises auxquelles la nation islamique fait face du fait de la désunion et de l'analphabétisme.