Vaut mieux tard que jamais. L'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger a marqué, avec un léger retard, la journée de l'artiste en organisant, depuis lundi dernier au soir, une exposition collective qui se poursuivra jusqu'au 27 juin prochain. La richesse du patrimoine algérien et le potentiel créatif des artistes sont mis en relief à travers des tableaux conçus avec habileté et passion par des autodidactes comme Abderrahim El Adj, Mohamed Djermouni, Nour Cheraz, Chir Daouya Feriel, Atika Ben Djaâfar. Pour mieux illustrer la diversité du patrimoine, le premier a utilisé la peinture à l'huile, la spatule et les pinceaux comme technique. Ses œuvres reflètent l'habit traditionnel chaoui, les bijoux kabyles, les tenues de la fête de la Sebiba à Djanet. Il a reproduit aussi un tableau autour du cheval arabe qu'il « affectionne » particulièrement. Le plasticien révèle qu'il est très attaché à l'originalité du patrimoine matériel et immatériel. Ayant bénéficié d'une formation artistique au niveau des « Arts et Culture », il prévoit cette année une exposition individuelle autour de l'histoire de Dey Husseïn. Dans la médiathèque récemment rénovée, le jeune dessinateur Mohamed Djermouni, discret et très timide, confie que « c'est ma première expérience. Je participe avec deux dessins, non colorés, qui illustrent les somptueuses venelles de La Casbah d'Alger. Je veux célébrer notre patrimoine, malheureusement abandonné ». Son épanouissement, l'artiste le doit au professeur et artiste Nour Cheraz. Selon lui, « « elle a cru en mon potentiel artistique et je serai toujours redevable pour cette dame passionnée par son métier ». Chir Daouya Feriel, jeune photographe, partage son avis. Selon elle, « c'est est une dame unique et merveilleuse ». Sur un support rectangulaire, trois de ses photographies abstraites sont accrochées. La première « Sous mon ombre » entre dans le cadre d'une collection nommée « Les journées de l'étudiant ». L'une d'entre elles renvoie à une image de lune. En réalité, c'est une prise à travers un autre objectif que la photographe a capté sur une table. Dès son jeune âge, l'étudiante en 3e année sociologie spécialité culture, s'est intéressée au théâtre et à la photographie qu'elle qualifie de « mon art ». Nour Cheraz expose deux tableaux-collage dédiés à son professeur d'art dramatique, Nadir Houcine. « Je veux montrer au public que chacun est libre d'interpréter le soleil à sa manière », dit-elle. Dans la première image, un Asiatique colore, dans un cercle ouvert, une poudre dorée. La seconde image renvoie à un rassemblement populaire. La troisième est celle d'un acrobate en mouvement. « Le lien entre ces images est dans la façon de voir le soleil, car on ne peut pas imposer une vision aux autres. Il est souhaitable de respecter la vision de chacun », dit-elle. Présente à l'intimiste exposition, Atika Ben Djaâfar tente diverses approches esthétiques. Dans ses trois tableaux (une dame portant un haïk dans La Casbah d'Alger, un rocher en mer, une brouette fleurie), l'artiste utilise la gouache comme technique de peinture. Les trois œuvres sont admirées même par des artistes exposants.