Interpellé sur les dépassements constatés dans le secteur privé, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a indiqué que la nouvelle loi qui sera prochainement présentée aux parlementaires devra mettre de l'ordre. Répondant au député Belkacem Chaâbane du RND, lors d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, le ministre a souligné qu'en vertu de cette loi, les cahiers des charges seront révisés. « Nous espérons avoir un système de santé nationale », a-t-il dit, indiquant par la même occasion que la prochaine loi viendra également pour mettre un terme au « chevauchement dans le secteur public ». Du coup, il préconisera que les secteurs public et privé devront travailler en « complémentarité » et en respect de la loi. Pour le secteur privé, la nouvelle loi de la santé comporte des textes fixant son encadrement « pour qu'il ne sorte pas de la politique générale de la santé appliquée par le gouvernement », a précisé Boudiaf, ajoutant que ce secteur recèle d'importantes capacités. En termes de chiffres, le secteur privé emploie 34.000 cadres et a une capacité d'accueil globale de 10.000 lits. « Nous devons trouver les mécanismes nécessaires pour que le citoyen algérien puisse se soigner aussi bien dans le public que dans le privé », a mentionné le ministre. Il reconnaît, toutefois, qu'il y a eu des erreurs médicales traitées jusque-là dans le cadre du code civil. Avec la nouvelle loi, le degré de gravité, la responsabilité de négligence et le remboursement en cas de défaillance seront définis. « Les structures sanitaires seront mises devant leurs responsabilités et toute erreur médicale sera sanctionnée non pas dans le cadre du code civil, mais en vertu des textes du code pénal », a-t-il annoncé, avant de préciser « que la nouvelle loi corrigera les omissions concernant certains aspects liés aux erreurs médicales ». « Nous avons eu à fermer des cliniques et arrêter des médecins pour négligence médicale », a-t-il dit. Evoquant la prise en charge des cancéreux, Boudiaf a fait savoir que le Premier ministre a donné, « la semaine passée », son accord pour l'ouverture du centre anticancer de Sidi Bel Abbès. Saisissant cette même occasion, il fait savoir que l'Algérie a été saluée par l'Organisation mondiale de la santé pour la prise en charge jugée « exemplaire » et « méthodologique » des malades atteints de sida. « L'Algérie a eu l'honneur de parler au nom de l'Afrique lors de la réunion de l'OMS et elle a été saluée pour ses réalisations », a mentionné le ministre.