Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a souligné la nécessité d'externaliser les services de consultations spécialisées vers les polycliniques, afin de désengorger les hôpitaux. Lors d'un point de presse, à l'issue d'une tournée qui l'a mené dans six hôpitaux et policliniques de la région ouest d'Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a indiqué que cette solution, qui consiste à prendre en charge les malades par les établissements de proximité, commence à porter ses fruits. Il en veut pour preuve l'exemple de l'hôpital de Koléa qui connaît un faible afflux de citoyens, depuis que les services spécialisés ont été externalisés. De même pour le CHU de Douéra où il a été donné de constater que les services de médecine spécialisée fonctionnent en H/24. "Notre objectif est de rapprocher les structures de santé du citoyen", a affirmé le ministre, précisant, toutefois, que "ces premières mesures de la réforme engagées dans le secteur" demandaient une "appropriation" par les professionnels du secteur et les citoyens. M. Boudiaf a révélé, à cet effet, qu'une série de rencontres régionales démarrera samedi prochain à partir de Constantine. Y sont conviés les cadres de son secteur, mais aussi les gestionnaires des établissements privés (cliniques, cabinets, etc.). Ces rencontres visent à faire l'évaluation des reformes engagées et à expliquer les instructions déjà signées dans le secteur. Aussi, en réponse aux critiques de certains partenaires sociaux, qui lui prêtent l'intention de privatisation du secteur, il a soutenu que la médecine privée a toujours existé dans ce pays, en révélant, a titre d'illustration, qu'il existait 14 000 cabinets privés à l'Indépendance déjà. À la question relative au détournement des malades par les cliniques privées, le ministre a appelé les citoyens qui en sont victimes à dénoncer ce genre de comportement, tout en affirmant qu'à l'avenir, "l'Etat va aider et accompagner le privé", pour qu'il ne soit pas cet "électron libre" comme par le passé, mais pour l'intégrer à côté du public dans la stratégie du secteur. À propos de la nouvelle loi sur la santé, qui va être soumise au vote de l'APN durant cette session parlementaire, après son adoption par le Conseil des ministres, le ministre dira qu'elle garantit la gratuité des soins. Selon lui, le nouveau texte de loi, qui, de surcoît, est "consensuel", prend en charge plusieurs aspects qui faisaient défaut dans l'ancienne loi, notamment l'erreur médicale et la déontologie. Plus de 70% des textes d'application sont déjà prêts, a affirmé le ministre, ajoutant que son département est à même de signer un texte chaque semaine. Interpellé par un médecin, lors de sa visite à l'hôpital du CHU de Baïnem, sur le déficit qu'accuse cette structure en lits, le ministre a fait état de la réception de 530 lits supplémentaires au profit du service de maternité, répartis à travers les hôpitaux de Baïnem (150 lits), de Douéra (150 lits) et de Baba Hassen. Cette ceinture autour de la capitale permettra de régler définitivement ce problème, a-t-il estimé. Tout autant que les services de pédiatrie qui sont créés à travers plusieurs hôpitaux. Notons enfin, que, selon les révélations du ministre de la Santé, les véritables urgences représentent moins de 15% du nombre de malades que reçoivent quotidiennement les hôpitaux. A R.