La tenue traditionnelle de la ville de Tlemcen, ayant traversé allégrement le temps, est constituée outre d'une robe en soie à manches larges, perlée et pailletée, d'une deuxième robe également en soie brodée au fil d'or. Le tout embelli d'une fouta m'taqla à rayures en soie dorée. Caftan et chachiya en velours sont de mise, ornés de fils d'or ou d'argent et de pièces de louis. Mais il existe un bijou également ancestral dans cette partie du pays profond algérien : «Khorsate Ennabe» ou boucles d'oreilles. Ce sont des cercles en or fin ornés de petites perles fines attachées à une belle légende. Dans la région de Tlemcen on aime bien raconter l'histoire qui a valu la création de ces «khorsates» ou boucles d'oreilles, parure indispensable aux jolies femmes. Il était une fois une jeune et jolie jeune fille du nom de Tounès, nom de baptême emprunté à la ville de Tunis. Cette belle jouvencelle de la ville de Sidi Boumediene était aimée d'amour tendre, comme dans les fables, d'un jeune homme de son entourage. Un jour désirant faire à son amie un présent rare, ce dernier alla trouver un bijoutier de la ville de Tlemcen et lui commanda des boucles en or fin qui seraient embellies de fines perles comme les dents de son amie. Ainsi fut dit, ainsi fut fait, l'artisan joaillier respectant les vœux de son client prit le métal rare, le façonna et y incrusta des perles fines, les plus blanches. Ensuite il les agrémenta de cordonnets en soie pure. Le nom du bijou resta «Khorsate Ennabe», perpétuant le mythe de Tounès et de son amoureux.