Les paramédicaux ont décidé d'organiser la semaine prochaine un sit-in devant le ministère de la Santé. La date de ce rassemblement sera décidée prochainement par le bureau du Syndicat des paramédicaux (SAP). Cette action, la première du genre depuis l'entame de la grève le 1er février, est pour le syndicat «une manière de répondre au mutisme de la tutelle», souligne le SG du SAP du CHU Mustapha Pacha à l'issue de la marche à l'intérieur de l'enceinte hospitalière qui a regroupé des centaines de paramédicaux. Cette manifestation n'a cependant pas empêché les services de fonctionner. Les paramédicaux s'acquittaient de leurs tâches avec un brassard autour du bras sur lequel est inscrit «En grève». Mme Bensaad, infirmière au service de chirurgie infantile, travaille normalement tout en précisant qu'elle est en grève. «Ma conscience ne me permet pas de ne pas prodiguer les soins aux enfants qui affluent des régions environnantes, ce serait criminel de les laisser à leur sort», a-t-elle soutenu. Un professeur en médecine qui est venu apporter son soutien aux paramédicaux a affirmé que les infirmiers professionnels qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. «Ce sont les faisant fonction comme les femmes de ménage, qui font des injections et autres soins. Ces paramédicaux qui sont sur cette place en train de revendiquer un statut et un salaire digne ont raison de se battre. Dans mon service, les urgences sont assurées à 100%. Je défie quiconque de soutenir le contraire», affirme-t-il tout en se disant révolté contre une certaine presse qui a rapporté le décès d'un malade suite à la grève des paramédicaux. Le SAP s'est dit ouvert au dialogue avec la tutelle mais avec une invitation officielle. «Nous ne cherchons pas le pourrissement, bien au contraire nous voulons un dénouement heureux à notre situation», ont affirmé en chœur les paramédicaux rassemblés devant la stèle après avoir fait le tour de l'hôpital, les banderoles en main. De son côté, la tutelle a, dans un communiqué, annoncé que les doléances des paramédicaux sont prises en charge. Il s'agit de l'intégration du système LMD dans le cursus de formation, la classification à la catégorie 11 et la réintégration des collègues suspendus de leur travail. Avant la dispersion des paramédicaux qui doivent rejoindre leur poste de travail, M. Touri a fait savoir que la paye du mois de janvier est toujours bloquée au CHU de Mustapha.