En réponse aux interrogations des députés, Ghania Idalia, ministre chargée des relations avec le Parlement, a précisé que les militaires à la retraite ne sont pas interdits d'exercer la politique. « Les militaires retraités exercent la politique dont un occupe le poste de chef de parti. Ils sont aussi présidents d'association, des parlementaires et autres ». Elle ajoute que l'organisation nationale des militaires retraités a des activités politiques. « Pour ceux qui exercent au parlement, la liberté du parlementaire n'est pas remise en cause. Mais ce dernier ne peut divulguer des secrets qu'il détient en application à l'article 45 », a-t-elle soutenu, ajoutant que « les retraités peuvent exercer dans l'enseignement, la formation professionnelle, à condition de ne pas toucher les points évoqués dans les deux projets de loi ». La ministre a indiqué que la liberté d'expression est « garantie par l'article 48 de la Constitution à tous les citoyens y compris les militaires ». Elle rappelle que l'article 75 de la loi fondamentale parle aussi « du droit du citoyen à préserver l'indépendance du pays, sa souveraineté, la sécurité de son territoire national, l'unité de son peuple et tous les symboles de l'Etat ». « Etant donné que la mission du militaire a un caractère sécuritaire, il est important de détailler et avec précision le droit de réserve pendant l'accomplissement et à la fin de service, pour éviter toute déclaration ou divulgation de secrets qui peuvent porter atteinte aux institutions et pouvoirs publics », a-t-elle expliqué. Concernant la définition des concepts, la ministre a indiqué que le droit de réserve concerne « l'abstention de toute activité ou déclaration de nature à porter atteinte à l'honneur de sa profession ou à l'autorité de l'institution militaire et sa réputation ainsi qu'aux institutions de l'Etat, selon le principe de neutralité de l'armée », a-t-elle expliqué. Pour ce qui est de la prudence, c'est « l'abstention de toute activité ou déclaration de nature à porter atteinte à l'unité et au territoire national », a-t-elle ajouté. Répondant à une question sur la nature des déclarations que les militaires doivent s'abstenir de faire, elle a expliqué qu'il s'agit de « la divulgation de secrets qui peuvent porter atteinte à l'unité et l'intégrité nationale, à l'unité de l'ANP et à l'atteinte à l'ordre public ou à ce qui est contraire aux engagements internationaux de l'Algérie ». Pour elle, les institutions de l'Etat évoquées par les deux projets de loi concernent « les institutions civiles et militaires ». « La loi parle de toutes les institutions étatiques où le militaire peut intervenir à travers l'exercice de sa profession ».