Bordj El Kiffan (ex-Fort de l'Eau) retrouve, doucement mais sûrement, son lustre d'antan. Cette localité balnéaire, célèbre pour ses salons de glaces, est en train de renaître de ses cendres, après être tombée en décrépitude des décennies durant. La nuit est très animée dans les avenues principales, mais aussi sur le front de mer. Les salons de glaces attirent un grand monde, de même que les terrasses de café. L'ambiance est empreinte de calme et de sérénité, ici. Ni excès ni nonchalance, mais juste ce qu'il faut pour passer du bon temps dans le calme. Même si le passage du tramway et la circulation automobile rendent le centre-ville trop bruyant, Bordj El Kiffan dispose de nombreux atouts, pour offrir des espaces de détente pour tous les goûts et pour tous les âges. Le boulodrome attire ses fidèles, qui deviennent encore plus nombreux durant les soirées du Ramadhan, et en général, durant toutes les soirées de l'été. Mais, c'est surtout le front de mer, qui a subi un grand lifting, qui attire le plus grand nombre de noceurs. L'aménagement des jetées et même de la promenade ont rendu l'endroit très prisé par les familles. Certaines viennent y déjeuner et y rester jusqu'à l'aube, tandis que d'autres préfèrent juste faire les cent pas et humer l'air marin. Une balade qui s'impose pour les familles et leurs enfants, même si tout le monde est occupé par les achats des vêtements de l'Aïd. L'aménagement du littoral de Bordj El Kiffan ne touche pas uniquement l'ancien centre-ville, mais s'étend jusqu'à la Verte Rive et même au-delà, jusqu'à Bateau Cassé. La commune, qui attire de plus en plus d'estivants, a un statut à défendre et elle le fait bien. Mourad, enseignant à la retraite, grand amateur de pêche, parle de son quartier avec amour et des espoirs grands comme ça. « On se sent bien chez soi. Il est vrai qu'on a vécu des années où le quartier était abandonné, tombait en ruine, et ses environs envahis par des bidonvilles. Les choses commencent à changer et on retrouve la joie de sortir le soir, de jouer aux boules ou faire des sorties en mer. Même les gens qui viennent de l'extérieur se sentent à l'aise ici. » Seul point noir dans ce décor idyllique : le manque d'aires de stationnement, surtout avec le passage du tramway en plein centre-ville, ce qui oblige les automobilistes à aller squatter les ruelles adjacentes, non sans créer des bouchons interminables et une certaine gêne aux habitants qui espèrent que la commune aménage des espaces dédiés au stationnement. Même les visiteurs s'en plaignent. Hakim habite à Bab Ezzouar. Il aime venir ici en famille, chaque fois que cela est possible, histoire de fuir l'exiguïté de l'appartement et le bruit de Bab Ezzouar et ses marchés ambulants. Mais il avoue qu'il doit jongler avec le temps pour pouvoir trouver une place de stationnement, « le centre-ville est vite bondé de monde et si on arrive en retard, mieux vaut rebrousser chemin avant d'y accéder. Sinon, on risque de passer son temps dans les embouteillages. Souvent, je dois faire demi-tour, faute de place de stationnement ». N'empêche, beaucoup d'automobilistes téméraires prennent leur mal en patience et veulent à tout prix goûter aux glaces de Bordj El Kiffan et s'offrir une balade sur le front de mer.