Enlèvement de policiers en plein Bangui, villages attaqués en province, rebelles qui ne désarment pas. Après plusieurs mois d'accalmie, la Centrafrique renoue avec les violences. Six policiers ont été pris en otages par un « groupe d'autodéfense » du PK5, le quartier musulman de Bangui, où une opération des Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) s'est soldée, le week-end dernier, par sept morts et une vingtaine de blessés, selon des sources hospitalières. Il s'agit du bilan le plus lourd quatre mois après l'élection de Faustin-Archange Touadéra, chargé de mettre fin à une transition politique chaotique et de redresser un pays miné par trois années de conflit. Les 12.000 soldats de la Minusca déployés dans le pays se retrouvent aujourd'hui seuls en première ligne, en attendant la refondation d'une armée centrafricaine. La France vient, en effet, de sonner le glas de l'opération Sangaris, déclenchée dans l'urgence en décembre 2013 pour stopper les massacres intercommunautaires entre ex-rebelles Séléka et milices chrétiennes anti-balaka. Les effectifs français se résument désormais à 350 hommes — contre 2.500 au plus fort des tensions —, censés constituer « une force de réserve tactique » en appui à la force onusienne, a annoncé mercredi dernier l'état-major à Paris.