Un comité d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé vendredi l'utilisation du vaccin contre la dengue le Dengvaxia, dans les pays où le virus est endémique. "Le Groupe stratégique consultatif d'experts (Sage) a recommandé que les pays considèrent l'introduction du vaccin contre la dengue Dengvaxia dans les zones géographiques endémiques seulement", a précisé le comité de l'OMS dans un communiqué. Considéré comme "sûr" par le docteur Jon Abramson, porte-parole du Sage, ce vaccin "est particulièrement efficace" sur les personnes qui ont déjà été exposées aux quatre virus de la dengue et ne devrait pas être utilisé dans les zones où la transmission de la dengue est faible. Le Sage reconnaît ainsi "le bénéfice de santé publique" du Dengvaxia, premier vaccin contre la dengue à avoir été autorisé dans le monde, a commenté son fabricant Sanofi dans un communiqué. Ce vaccin qui a requis 20 ans de recherches et des investissements d'un milliard et demi d'euros est actuellement soumis aux autorités sanitaires de plus de 20 pays en 2015 et devrait faire l'objet de demandes d'autorisation dans une quinzaine de pays supplémentaires en 2016. Le vaccin Dengvaxia, déjà homologué au Mexique, aux Philippines, au Brésil et au Salvador, doit éviter "huit hospitalisations sur dix" et "jusqu'à 93% des cas de dengue sévère, dont la dengue hémorragique", a précisé Sanofi. Environ 35 pays devraient avoir autorisé le vaccin Dengvaxia d'ici à la fin de l'année, selon ce laboratoire. Le Sage conseille aux pays où le virus est endémique "l'introduction du vaccin contre la dengue dans le cadre d'une stratégie intégrée" comprenant "la lutte antivectorielle", qui consiste à réduire le nombre des moustiques, et "l'éducation continue des communautés". Le vaccin est produit en France dans un site dédié dont la capacité de production devrait atteindre 100 millions de doses annuelles. Transmise par les moustiques dans les zones tropicales et subtropicales, la dengue infecte chaque année près de 400 millions de personnes dans plus de 120 pays et touche désormais l'Europe où les premiers cas autochtones ont été recensés en 2010. Poliomyélite: deux semaines pour changer les vaccins partout dans le monde (OMS) Les pays disposent de deux semaines pour changer les vaccins utilisés contre la poliomyélite, a annoncé vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le compte à rebours démarre dimanche, a annoncé le porte-parole du programme d'éradication de la maladie à l'OMS. Pour diminuer le risque d'infection par ce vaccin de type 2, les experts de l'OMS recommandent aux pays d'utiliser désormais une version dite "bivalente" du vaccin, qui ne contient plus que des souches de types 1 et 3. "Environ 300 millions de doses de vaccins bivalents seront utilisés dans les programmes d'immunisation de routine dans le monde", a expliqué M. Rosenbauer. "Nous sommes plus proches que jamais de mettre fin à la polio dans le monde entier, ce qui est la raison pour laquelle nous sommes en mesure de procéder à ce remplacement synchronisé", a affirmé pour sa part le directeur de l'éradication de la poliomyélite à l'OMS, Michel Zaffran. Cela fait 18 mois que l'OMS et 155 pays et territoires concernés se préparent à ce grand changement, a-t-il précisé. Pour veiller à ce que la transition ait lieu comme prévu, des milliers d'observateurs indépendants confirmeront l'absence du vaccin actuel dans les installations publiques et privées et les lieux de stockage réfrigérés. La poliomyélite, maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner une paralysie totale en quelques heures, touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Le poliovirus sauvage, dont il n'y a pas eu de cas en Afrique depuis août 2014, persiste aujourd'hui en Afghanistan et au Pakistan, alors que la maladie était endémique dans plus de 125 pays en 1988. Sur les 3 souches de poliovirus sauvage (type 1, type 2 et type 3), celle de type 2 a été éradiquée en 1999.