Outre la visite d'unités de production dans ces pays et les discussions avec leurs homologues, les opérateurs algériens seront reçus par les chefs d'Etat des trois pays, a annoncé Laïd Benamor, président de la chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). « Le but de cette mission est de créer une plateforme logistique en Afrique. En créant une plateforme en Côte d'Ivoire, nous allons couvrir toute l'Afrique de l'est », a indiqué, hier, le même responsable au forum d'El Moudjahid. « C'est un marché que voulons conquérir. Nos opérateurs exportent déjà vers la Tunisie, le Maroc et une partie de l'Europe, ce qui prouve que nos produits répondent aux normes européennes », a affirmé le conférencier. « Nous avons aussi des relations politiques denses avec ces pays. L'Etat a exprimé sa volonté de booster cette coopération dans le continent noir, c'est à nous de la traduire en actions concrètes », a-t-il indiqué. A propos du climat des affaires en Algérie, Laïd Benamor relève « des améliorations ». Néanmoins, il estime que la question du foncier industriel reste une contrainte. Il appelle, à ce propos, à « plus de prérogatives aux walis » et à une « solution administrative » au problème des terrains inoccupés. « L'idéal serait de procéder à l'annulation administrative des décisions d'attribution par le wali pour récupérer les assiettes non exploitées. C'est une prérogative qui doit revenir aux walis », a-t-il expliqué. Toujours dans le même contexte, Laïd Benamor estime que la dévaluation du dinar crée « un manque de visibilité » chez les opérateurs économiques locaux et étrangers. « L'une des raisons de notre mauvais classement au niveau mondial est l'instabilité juridique. L'opérateur a besoin de stabilité et de visibilité pour des investissements à long terme », a-t-il indiqué. Laïd Benamor ne fait pas confiance au classement des agences de notation internationales dont la Banque mondiale et la Coface. « Les analyses des agences de notation ne tiennent pas compte de l'engagement des autorités politiques et des opérateurs économiques. C'est à l'opérateur local de juger, de donner son appréciation et son constat sur le climat des affaires en Algérie étant donné que personne ne peut nier les efforts de l'Etat en matière de réduction des pratiques bureaucratiques et autres », a-t-il expliqué. Car, selon lui, en Algérie, « il y a plutôt de faux problèmes ». « Nous n'avons pas de problèmes de compétitivité mais plutôt de bureaucratie qu'il faut combattre », a-t-il insisté. Par ailleurs, Laïd Benamor minimise l'effet de la crise économique sur l'Algérie en affirmant que les alertes faites sur le fonds de régulation des recettes et le fonds de réserve de change ne « doivent pas cacher » la volonté de renforcer les capacités d'innovation, de l'efficience productive et de compétitivité à l'international. Chiffres à l'appui, le conférencier rappelle que le taux de croissance est resté inchangé (2,8% en 2013 et 2016), le taux d'inflation passe de 3,3 % en 2013 à 4,1% en 2016 et le déficit budgétaire de -0,4% à -11,2%. Au plan organisationnel, le président de la Caci annonce la présentation, dans les prochains jours, du nouveau statut de la chambre au ministère du Commerce étant donné que le statut actuel est obsolète et n'a pas changé depuis 25 ans. « C'est cette situation qui a fait que les opérateurs ont rejoint les organisations patronales et déserté les chambres de commerce », a-t-il précisé. Le nouveau statut, selon Laïd Benamor, vise à « réadapter le rôle de la chambre aux nouveaux défis commerciaux et à la nouvelle orientation économique de l'Algérie ». « Pour relever les défis, nous devons avoir les moyens de notre politique », a-t-il noté.