Les observations du climat faites ces cinq dernières années par les stations relevant de la direction météorologique régionale Sud relèvent une hausse des températures, une instabilité des précipitations et une stabilité des mouvements des vents. « Suite aux observations faites, nous avons constaté une hausse des températures. Ces augmentations ne se mesurent pas en degré et par jour mais ce sont des dixièmes de degrés qui s'accumulent dans le temps. Les précipitations sont instables dans la mesure où la pluie se raréfie pendant plusieurs jours mais quand elles arrivent, elles prennent la forme d'averses orageuses, sans grand changement en termes de quantité. Nous n'avons relevé aucun changement dans les mouvements des vents », a expliqué Abdelkader Ouladichir, directeur régional Sud de l'Office national de météorologie. Créée en 1930, la station météorologique de Tamanrasset a pour principale mission de « faire des observations sur la météo et des changements du climat ». Les informations récoltées lors des observations effectuées par les agents « toutes les demi-heures » sont transmises « en temps réel » à « la tour de contrôle et au Centre national de météorologie d'Alger ». Ces données sont exploitées à Alger pour « faire les prévisions météorologiques » sur plusieurs jours et qui sont transmises « à tous les pays du monde ». « Nous travaillons principalement avec l'aviation pour la sécurité aéronautique. Nos observations sont transmises en temps réel à la tour de contrôle de l'aéroport de Tamanrasset pour assister les avions au décollage et à l'atterrissage », a indiqué le même responsable. Une station similaire à celle de Tamanrasset se trouve à In Salah. « Dans chaque aéroport, il y a une station météo pour l'assistance à l'aviation. On ne fait pas de prévisions, juste une observation toutes les 30 minutes. A In Salah, l'observation se fait chaque heure, sauf en cas de phénomène particulier qui nécessite un suivi à travers une observation et une notation », a-t-il ajouté, précisant que cette « information observée et relevée est une donnée réelle et concrète qui fait l'objet d'analyse et de lecture immédiatement ». Située à 2.000 km d'Alger, cette station est dotée de « moyens sophistiqués » qui lui permettent, outre l'observation du climat, d'effectuer d'autres tâches d'une grande importance. « Nous faisons aussi l'observation de la couche atmosphérique du sol jusqu'à 32 km et des altitudes. Pour cela, deux observations sont effectuées : en altitude et à zéro heure à travers le lâcher d'un ballon-sonde qui donne la température, le taux d'humidité, la vitesse du vent », a expliqué Ouladichir, précisant que « cette station a une grande importance dans la région qui équivaut à celle de Bar El Beïda ». C'est aussi une station à dimension internationale « puisque nous pouvons, à n'importe quel moment, avoir les données météorologiques de n'importe quel aéroport dans le monde, ce qui nous permet d'orienter, à partir de Tamanrasset, n'importe quel avion vers n'importe quelle destination dans le monde ». Une station de veille atmosphérique à l'Assekrem La troisième station gérée par cette direction régionale concerne la station de veille atmosphérique globale se trouvant à l'Assekrem. « C'est une station différente dans la mesure où elle s'occupe de l'observation du temps et de la pollution atmosphérique dans l'air », a indiqué le même responsable. A plus de 17.000 m d'altitude, les mesures prises au niveau de cette station sont loin de « toutes sortes de pollution ». Les données collectées par cette station sont transmises à Alger et aux centres spécialisés de plusieurs pays. « Nous collectons l'information, nous l'envoyons à Alger et à plusieurs centres ou banques de données spécialisées dans le CO2, l'O2, l'ozone, le rayonnement atmosphérique, etc. » Cette station est d'une importance mondiale dans la mesure où il n'y qu'une dizaine de stations similaires dans le monde dont deux en Afrique.