Selon le ministre, les commerçants ont appliqué à la lettre les prix fixés par le gouvernement. L'opération de contrôle des prix du sucre et de l'huile a débuté hier. Elle est initiée par la direction du commerce de la wilaya d'Alger. Cette dernière procède actuellement à «l'observation» de l'application des prix des produits de large consommation, a souligné dimanche un responsable auprès de cette direction. M.Malek Kemmache, directeur du contrôle et du contentieux, confirme que «les agents de contrôle, sur instruction du ministère du Commerce, observent, comme ils le font toujours, les prix appliqués par les opérateurs économiques sur les produits de première nécessité, dont l'huile et le sucre». Pour cette action, le directeur du commerce de la wilaya d'Alger a mobilisé à peine 160 agents de contrôle! Le directeur, Youcef Lamari, en parle comme d'une véritable descente à même de faire trembler le plus «futé» des fraudeurs. D'importants moyens humains ont été mobilisés pour cette opération qui va permettre, selon la même source, d'assurer l'application des nouveaux prix du sucre et de l'huile à la production, à la sortie d'usine, ensuite au stade de la distribution de gros et les prix au détail. Comment sont réparties les tâches? Il faut convenir que les 160 contrôleurs ne suffiraient même pas à inspecter les grossistes du Gué de Constantine et de Jolie-Vue à Alger. Ils sont appelés à contrôler le prix de tous les produits, pas seulement le prix du sucre et de l'huile. Pour sa part, le ministre du Commerce M.Mustapha Benbada, a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une «opération spéciale pour le contrôle des prix de l'huile et du sucre», mais plutôt «d'une observation de l'évolution du marché et du contrôle de la qualité des produits». M.Benbada s'est toutefois félicité de la «stabilité des prix de ces deux denrées» à leur niveau fixé dimanche dernier, affirmant que «la moyenne nationale des prix enregistrée jeudi dernier pour le sucre était de 92 DA et 598 DA pour l'huile». Il a également précisé que «cette moyenne a baissé dimanche à 90 DA pour le sucre et 593 DA pour l'huile». Toutefois, M.Benbada avoue qu'il reste encore quelques cas «exceptionnels et isolés» dans certaines wilayas, à l'instar de Tindouf ou El Bayadh, où les prix des deux produits sont au-dessus de ceux fixés par le gouvernement. Il impute la cause de ces exceptions au «manque d'un accord probant pour le remboursement entre certains grossistes et les détaillants». Toutefois, la direction du commerce de la wilaya d'Alger rappelle que cette première étape de contrôle est axée sur l'aspect sensibilisation. Avant de passer à une seconde étape qui sera quant à elle, répressive. Les sanctions varient de la simple amende aux poursuites judiciaires accompagnées de la fermeture des locaux commerciaux. Il faut cependant rappeler que le but principal de cette opération est de contrôler la mise en place des nouveaux prix du sucre et de l'huile. Ces derniers ont été plafonnés à 90 dinars pour le prix du sucre et de 600 dinars pour le bidon d'huile de 5 litres. Ces décisions exceptionnelles du gouvernement ont été prises afin de stopper la hausse des prix de ces deux produits de large consommation. Cette hausse soudaine a provoqué des émeutes de mercredi à lundi derniers à travers tout le pays. Le kilogramme de sucre avait atteint dans certaines régions 140 dinars, alors que le prix du bidon d'huile de 5 litres d'huile coûtait 900 dinars.