Les quartiers-est de la ville d'Alep, tenus par les rebelles sont maintenant « complètement assiégés », après que l'armée syrienne ait repris le contrôle de la dernière route d'approvisionnement y menant. C'est ce qu'a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon son directeur, Rami Abdel Rahmane, les forces régulières « sont désormais sur la route du Castello, jusque-là unique voie de ravitaillement des secteurs rebelles. Elles l'ont totalement coupée, assiégeant de ce fait la quasi-totalité des quartiers de l'est de la ville. La reprise de cette route, dite du Castello, était l'une des priorités du régime de Bachar al-Assad. Elle favorise l'encerclement total de la ville d'Alep, considéré d'ores et déjà comme un succès militaire majeur pour le gouvernement syrien qui compte reprendre cette ville aux mains des rebelles depuis 2012. Le 7 juillet, les forces du gouvernement syrien étaient parvenues à couper cette route située au nord-ouest d'Alep. Elles avaient alors pris position à moins de 500 mètres de la route et pouvaient tirer sur toute personne ou tout véhicule l'empruntant. Hier, l'armée a atteint la route et est parvenue à placer des sacs de sable en guise de barrières. Selon les estimations de l'ONU, quelque 300.000 personnes vivent dans ces quartiers. Elles ont commencé ces derniers jours à manquer de nourriture, ce qui laisse craindre un désastre humanitaire en cas de siège prolongé. L'ONU a appelé cette semaine toutes les parties à autoriser la livraison de l'aide humanitaire et à l'évacuation des civils qui le désirent. Les organisations humanitaires rappellent, pour leur part, que les habitants de ce quartiers subissent déjà les conséquences du siège, telles les pénuries, flambée des prix, fermeture des boulangeries faute de farine et de mazout. Ce qui risque d'aggraver la situation dans les jours à venir. Les rebelles déploient, de leur côté, tous les moyens pour briser ce siège. Durant les dernières heures, ils ont lancé une vaste offensive contre les positions du régime où vivent également des populations civiles. Une guerre sans répit est engagée, faisant du contrôle d'Alep un enjeu crucial. Selon les Nations unies, près de 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées en Syrie, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale. Aux graves pénuries s'ajoutent les bombardements. Selon l'OSDH, de nombreux civils meurent dans des raids aériens. Ce nouveau dérapage met la communauté devant ses responsabilités, pour mettre un terme à une guerre qui a ruiné le pays et fait plus de 270. 000 morts et contraint au déplacement plus de la moitié de la population.