Il s'agit, sans nul doute, d'un haut lieu de l'histoire de l'Algérie qui n'a pas, à ce jour, révélé tous ses secrets. La ville de Tobna. Classée en 1950 puis inscrite sur la liste du patrimoine national en 1968, cette vieille cité archéologique dépendant de la wilaya de Batna aurait été construite selon plusieurs historiens, les plus anciens notamment, au 2e siècle. Mais rien aujourd'hui ne peut attester de son existence, du moins avec un œil visible. Les ruines de la partie visible ont disparu sous l'effet des éléments de la nature et les actes de pillage, légion dans toute la région de l'Est algérien, un véritable musée en plein air. Mais c'est compter sans tous les vestiges enfouis sous terre, n'attendant que les opérations de fouilles archéologiques pour les mettre à jour. D'après de nombreux historiens, Tobna « a été mentionnée pour la première fois par les sources de l'antiquité sous la dénomination de Thubunae. Pline l'Ancien (23 après JC) dans son livre Histoire naturelle la désigne par Tuben oppidun qui signifie ville fortifiée. C'est son nom durant la période de l'occupation romaine et byzantine. Après la conquête islamique, cette appellation devient, par glissement phonétique, Tobna ». Le site, qui occupe une superficie de 70 ha, fut, selon certaines sources, la capitale du Zab qui s'étendait entre les monts des Ziban du côté de l'actuelle Biskra jusqu'aux massifs des Aurès, du VIIIe siècle à la fondation de la ville M'sila vers 1017 par la dynastie hammadite qui avait annexé Tobna à ses territoires. L'historien Abou Oubeïd El Bakri (1014-1094) rapporte dans son ouvrage « El Maghreb » que Tobna fut conquise à la fin du 1er siècle de l'Hégire par Moussa Ibn Noussayr.