La kyrielle de plages dont jouit la wilaya de Boumerdès sur ses 80 km de côte, aussi belles les unes que les autres, attire de nombreux estivants en quête de fraîcheur et de farniente. La plage centrale au chef-lieu de wilaya, celles de Corso, Sghiret, Les Sablettes, Cap Djinet, Zemmouri, Figuier, Boudouaou El Bahri, Dellys et bien d'autres sont pleines de plagistes qui y convergent de tous les coins du territoire de la wilaya et des wilayas limitrophes surtout Bouira, Tizi Ouzou, Alger, Blida, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et M'sila. La fréquentation de ces plages a commencé bien avant le lancement officiel de la saison estivale et c'est la montée du mercure qui influence les estivants. Lorsqu'il fait chaud, l'on se dirige automatiquement vers la mer. L'ouverture de l'autoroute Est-Ouest depuis juillet 2009 et l'amélioration des conditions d'accueil dont l'aménagement des trottoirs et des espaces verts, l'installation des douches et des toilettes pour hommes et femmes au niveau de la plage centrale y sont pour quelque chose dans cet afflux, y compris la nuit. D'ailleurs, les accès menant vers Boumerdès-ville et même Corso, Figuier et Zemmouri sont bondés surtout les week-ends. Les barrages de la Sûreté nationale et de la gendarmerie dressés au niveau de toutes les routes menant aux plages entrant dans le cadre du Plan bleu et du plan Delphine sont un facteur encourageant qui dénote les mesures prises pour assurer la sécurité des estivants même s'ils sont souvent à l'origine des embouteillages. Les automobilistes accostés préfèrent « rouler au ralenti et être en sécurité, arriver à destination sains set saufs que d'être importunés par un incident malheureux ». C'est l'avis de Mohamed venu de Bouira avec sa petite famille. « Nous sommes en villégiature, rien ne nous presse. Nous avons tout le temps d'arriver à la plage ou chez soi, pourquoi s'impatienter outre mesure ? », dit-il. Il se dirigeait vers la plage de Sghiret. « C'est une plage propre, paisible et belle », a-t-il précisé. Le front de mer pour humer la brise marine. La ville de Boumerdès vit depuis plus d'un mois au rythme des klaxons de véhicules venus de plusieurs wilayas du pays, les immatriculations démontrent leur provenance. La circulation est presque impossible entre 22h et 2h du matin, notamment au niveau du boulevard de l'Indépendance et sur le Front de mer où les noctambules sillonnent en humant la brise marine. L'installation de nouveaux lampadaires et de puissants projecteurs a facilité le déplacement des familles vers la plage où l'on se baigne même la nuit. Les habitants du centre-ville veillent jusqu'à une heure tardive de la nuit. Le jardin aménagé à la cité les 800-Logements où les enfants peuvent jouer en toute sécurité draine des familles entières où elles peuvent se prélasser et admirer la beauté de la mer. Chaque année, les conditions d'accueil à Boumerdès s'améliorent davantage, ce qui encourage les familles à faire le déplacement. Un parking communal surplombant la plage du Rocher Noir, d'une capacité de 200 véhicules est mis à la disposition des automobilistes gratuitement. Cependant, il sera payant en ce mois de juillet, a-t-on appris sur place, l'APC l'a concédé à des jeunes. Tandis que l'accès aux plages est libre et gratuit. Les estivants sont libres de louer le parasol, la table et les chaises pour une somme allant de 600 à 1.000 DA ou d'installer leur propre équipement. Ce que regrette, néanmoins, les jeunes concessionnaires ayant loué un espace de 6 m2 pour déposer leur attirail, c'est le fait de ne pas séparer les familles et les autres estivants qui viennent seuls ou en groupes et dont certains sont « à l'origine de quelques ennuis ». « Des écarts de langage de jeunes dérangent les familles », dit-on. Grâce à l'intervention des éléments de la Sûreté nationale, dans leur tenue blanche, et dont le centre se trouve sur la plage en plus des patrouilles pédestres qui sillonnent la plage et le long de la route, jour et nuit, ces chamailles sont vite dissipées. En effet, cette saison, toutes les conditions sont réunies afin que le séjour soit agréable. On y arrive par train, bus et voiture munis de tout ce dont on a besoin. Tout le monde veut avoir les pieds dans l'eau. Pour cela, les meilleures places sont prises d'assaut. Sous les parasols bariolés, les uns s'allongent, les autres s'attablent, d'autres surveillent leur progéniture barbotant dans l'eau et d'autres encore se livrent à de multiples jeux pour se détendre. Sur place, un vendeur de gadgets, de bouées, ballons, poupées et pistolets à eau fait le bonheur des enfants. Les plages sont bien nettoyées, des bacs sont placés sur la plage à proximité des baigneurs. Il est 16h, ces bacs sont remplis d'ordures. Mais au lieu de mettre leurs déchets dans des sachets en attendant le passage des services de nettoiement, des estivants les jettent sur le sable : des bouteilles en plastique, des contenants de jus jonchent la plage. Des vendeurs de beignets, de m'hadjeb et d'eau sillonnent la plage proposant leurs produits à 25 DA l'unité. « C'est l'occasion de se faire un peu d'argent afin de pouvoir acheter les fournitures scolaires », dit un gosse ne dépassant pas les 15 ans. Les pompiers aux aguets Une multitude de nageurs des deux sexes, de tous âges, qui, sous les yeux vigilants des maîtres-nageurs et sauveteurs de la Protection civile, n'ont pas hésité à faire des plongeons malgré l'interdiction de la baignade, le drapeau étant rouge, en ce jeudi 14 juillet. « Une vingtaine d'interventions ont été enregistrées ce jour-là pour sauver des baigneurs d'un danger certain », a fait savoir un agent de la Protection civile. D'ailleurs, une jeune fille âgée de 20 ans, venue de la commune de Hammadi, a été sauvée devant nous grâce à l'intervention de trois maîtres-nageurs de la Protection civile. La veillée est prolongée soit sur le sable fin, soit dans les salons de glaces. Ces gourmandises rafraîchissantes aux goûts différents sont servies en coupes et ornées d'une multitude de couleurs : fraise, vanille, pistache et chocolat garnies de miel ou de caramel avec des amandes émincées ou des cacahuètes effilées pour relever le goût de la crème glacée. Les amateurs de thé peuvent, quant à eux, se rendre chez les marchands venus du sud du pays qui proposent leur produit accompagné de cacahuètes, amandes, pistaches ou noix de cajou. Les vendeurs d'objets artisanaux installés le long du front de mer où ils ont loué un petit espace pour toute la saison estivale proposent leurs produits de poterie, tenues kabyles, bijoux en argent, articles décoratifs en verre ou réalisés avec du sable. Le cinéma 9D est également installé sur ce boulevard faisant le bonheur des férus du 7e art.