Le Koweït, — qui accueille les négociations interyéménites — a donné 15 jours au gouvernement et aux rebelles houthis pour conclure un accord de paix ou quitter le pays, a déclaré mercredi dernier le vice-ministre des Affaires étrangères, Khaled al-Jarallah. « Nous avons donné 15 jours aux parties yéménites participant aux négociations pour résoudre toutes les questions » qui les opposent, a dit le responsable koweïtien. « Nous avons accueilli longuement nos frères yéménites et si leurs différends ne sont pas résolus dans les 15 jours à venir, ils doivent nous excuser de ne plus pouvoir le faire », a-t-il ajouté, interrogé par des médias à Bruxelles où il était en visite. Les négociations, parrainées par les Nations unies, avaient commencé le 21 avril dernier mais aucun accord ne s'est dessiné depuis entre le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, et les rebelles houthis. Elles ont repris samedi dernier au Koweït après une suspension de 15 jours à l'occasion de la fête de l'Aïd al-Fitr. L'émissaire des Nations unies, Ismaïl Ould Cheïkh Ahmed, avait indiqué que les négociations ne devraient durer que deux semaines et appelé les parties en conflit à saisir cette dernière chance. « J'espère que vous allez saisir cette opportunité qui pourrait être la dernière pour gagner la confiance du peuple yéménite », avait-il déclaré. Le diplomate mauritanien avait précisé que les pourparlers viseraient à renforcer le cessez-le-feu décrété par l'ONU le 11 avril mais qui a été régulièrement violé depuis. Les négociateurs devraient aussi s'occuper de « former des commissions militaires qui superviseront le retrait et la remise d'armes, ainsi que l'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés », avait-il dit. Les Houthis ont réitéré leur demande d'un gouvernement d'union nationale alors que le gouvernement insiste sur l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution demande aux rebelles d'évacuer les zones occupées depuis 2014, y compris la capitale Sanaa, et de remettre les armes lourdes. Le gouvernement veut rétablir son autorité sur l'ensemble du pays avant d'entamer un processus de règlement politique. Selon l'ONU, la guerre au Yémen a fait plus de 6.400 morts depuis mars 2015, date à laquelle une coalition militaire arabe sous commandement saoudien est intervenue pour soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi face aux Houthis, qui occupent de larges parties du pays.