La filière tomate est sur une dynamique positive. Des résultats encourageants en matière de production sont enregistrés ces dernières années. Selon les estimations préliminaires du ministère de l'Agriculture, la production attendue pour la saison en cours serait de 13 millions de quintaux de tomate fraîche, soit le même niveau de production que la campagne agricole précédente. Le sous-directeur du développement des filières végétales, Abdouche Farid, a indiqué que ce taux s'explique par le fait que c'est la même ou presque surface cultivée qui a été reconduite cette année. Il a expliqué que les rendements par hectare se sont améliorés. Ils ont atteint à la faveur de cette campagne, une production de 576 quintaux par hectare. Pour sa part, la directrice de l'institut technique des cultures maraîchères et industrielles, Targaoui Fatima, a indiqué que la récolte attendue pour la saison en cours ne serait pas loin de celle enregistrée l'année dernière. Elle a annoncé que la production cette année serait d'environ un million de tonnes de tomate fraîche pour une superficie plantée de 22.000 hectares et d'environ 1.300.000 tonnes de tomate industrielle pour une superficie cultivée de 23.000 hectares. Pour elle, notre pays dispose de capacités pour enregistrer une meilleure performance. Toutefois, elle a regretté le manque de moyens de stockage. Elle fait savoir que les unités industrielles existantes n'ont pas les capacités requises pour recevoir toute la production. Il excite 23 unités de transformation opérationnelles. Une nouvelle unité vient d'être réceptionnée cette année alors qu'une autre connaît des travaux d'extension. Les différents bassins de production se trouvent principalement dans les wilayas de l'Est du pays, comme El Tarf, Annaba, Skikda et Guelma. La stratégie du ministère est d'étendre la production de la tomate vers les régions du Centre et de l'Ouest. Le ministère de l'Agriculture sensibilise les fellahs à cultiver différentes variétés de tomate (précoces, tardives ou de mi-saison) afin d'allonger la campagne de récolte au-delà de 45 jours et éviter à ce que la production arrive au même moment aux usines de transformation. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens, Mohamed Alioui, prévoit une récolte record. Il s'est félicité des mesures prises par l'Etat pour améliorer la production sur les plans quantitatif et qualitatif et pour permettre la consolidation de l'interprofession de la filière tomate. En effet, dans le but de relancer la filière, l'Etat accorde des subventions aux cultivateurs. Les agriculteurs bénéficient de quelque 16.000 dinars par hectare afin de les accompagner dans la mise en œuvre de techniques plus modernes pour intensifier les rendements. Une subvention supplémentaire de l'ordre de 4 DA/kg est accordée aux agriculteurs lors de la livraison de leur production aux unités de transformation du concentré de tomate. Alioui a mis l'accent sur les investissements consentis à tous les niveaux pour la dynamisation de ce secteur, notamment par le biais de la mécanisation, la gestion des eaux et la vulgarisation agricole. Notre interlocuteur a soutenu qu'il faut, maintenant, organiser l'importation de la tomate pour promouvoir davantage la production nationale. Selon lui, il est temps de compter sur cette dernière pour satisfaire les besoins du marché local. Alioui a indiqué que l'Etat se doit de prendre en charge concrètement les préoccupations des agriculteurs. Il a regretté le manque de moyens de stockage qui fait que d'importantes quantités de tomate se détériorent avant même leur acheminement vers les unités de transformation. Il a mis l'accent sur le temps d'attente dans la livraison de la production au niveau des usines. C'est pourquoi, il plaide pour la mise en place d'une coordination entre les industriels et les agriculteurs.