Les greffiers contestataires retrouveront demain le chemin des tribunaux suite à une grève déclenchée depuis le 16 février après avoir obtenu gain de cause. Sur leur lancée, ils ont décidé de se doter d'un nouveau syndicat, l'ancien a été jugé trop laxiste face à leurs revendications. Et même s'ils émettent quelques réserves concernant les primes accordées, la majorité d'entre eux affiche une grande satisfaction suite à la promulgation du décret exécutif n°11-88 du 22 février 2011 instituant le régime indemnitaire des fonctionnaires des greffes des juridictions. «Nous sommes enfin soulagés. Le ministre a répondu favorablement à nos doléances qu'il a estimées légitimes. Nous allons réélire une section syndicale qui pourra nous représenter dignement et porter nos revendications socioprofessionnelles sans la moindre complaisance», explique N. Salem, greffier dans un tribunal de la capitale. «Maintenant, nous allons enfin bénéficier des œuvres sociales. Avant, il était presque impossible d'arracher un prêt social. L'argent n'était disponible que pour les magistrats», lance le greffier. Dans cette nouvelle grille de salaire, il est question d'une prime d'amélioration des performances, calculée au taux variable de 0 à 30% du traitement. Elle est accordée trimestriellement. Mais pour les greffiers, il n'est pas question que cette prime soit notifiée par les procureurs. Ceci pour éviter, selon eux, toute pression ou chantage. «Elle doit être octroyée à chacun selon son mérite et non selon les accointances». Mais ce qui a surtout motivé les greffiers à reprendre le travail c'est la décision de la tutelle d'examiner de classifier ce corps de la justice hors du contexte de la fonction publique et de réviser le statut des fonctionnaires du greffe, notamment dans les volets relatifs au système disciplinaire, à la promotion dans la carrière professionnelle, aux nominations aux hautes responsabilités et à l'indépendance de la gestion des missions du greffe. L'autre point essentiel de la plateforme de revendication c'est l'indemnisation des heures supplémentaires conformément à la législation en vigueur et l'octroi d'une prime d'affectation au Sud.