L'histoire du théâtre algérien a été présentée, mardi dernier, par le comédien Abdelhamid Rabia. Son intervention était programmée dans le cadre d'un café littéraire à la librairie Chaïb D'zaïr de l'Anep. Amorçant cette rencontre à laquelle ont pris part des hommes de culture, Sid Ali Sekhri, consultant à l'Anep, dira que « l'histoire du théâtre algérien sera évoquée en deux actes. Au début du mois de septembre, nous allons accueillir le critique Ahmed Cheniki qui fera une analyse de celui-ci ». Il cède ensuite la parole à Abdelhamid Rabia qui a soutenu que « le théâtre a existé avant l'apparition de l'Islam. La civilisation arabo-musulmane a traduit tous les domaines de la mythologie grecque, sauf le théâtre ». Selon lui, « au Moyen-Orient, on clame que le théâtre a commencé chez eux à partir de 1847, par l'intermédiaire du commerçant libanais Marroune Nekache, qui voyageait souvent en Europe, adaptant et traduisant ‘'L'Avare'' de Molière ». « En Algérie, à l'indépendance, on n'a pas trouvé assez d'archives et de documents mais les milieux du théâtre disaient que celui-ci a débuté en 1921 avec la tournée du Libano-Egyptien Georges Abiad à travers les pays d'Afrique du Nord avec trois pièces écrites et jouées en arabe classique », a-t-il ajouté. « Ce fut un échec en Algérie car le public ne comprenait pas l'arabe », a-t-il rappelé. « Deux ans après, avec les représentations de pièces en arabe dialectal, ce fut une réussite », a-t-il poursuivi. « Grâce aux efforts d'universitaires et chercheurs algériens, il a été établi que les débuts du théâtre remontent à 1926. Les comédiens Allalou et Dahmoun créent le théâtre populaire, en s'inspirant d'un personnage populaire Djeh », a-t-il poursuivi. « Le succès fut total et le théâtre s'implante à travers tout le pays ». A partir des années quarante, de grands noms émergent tels que Mahiedine Bachtarzi, Rachid Ksentini, Bach Djarah, Keltoum. Ces figures allaient constituer le premier noyau de dramaturges qui allaient accompagner, de façon soutenue, la Révolution algérienne. Des troupes théâtrales faisaient alors des tournées à travers le monde pour faire connaître le combat que menaient les Algériens. Il a conclu en soulignant que le théâtre, juste après l'indépendance, a connu sa gloire. Il a, d'ailleurs, représenté l'Algérie à travers plusieurs manifestations organisées à travers le monde. « Le mouvement théâtral a par ailleurs connu un repli, à cause de la décennie noire et de la disparition de grands comédiens et dramaturges », a-t-il déploré. L'activité théâtrale est marquée surtout par des adaptations d'œuvres universelles. Rabia a regretté, en outre, que le cinéma et le théâtre peinent à réaliser de nos jours de grandes œuvres. Il a insisté sur la nécessité de transmettre l'histoire aux générations montantes, notamment en intégrant le théâtre à l'école. Rabia a enfin révélé qu'il prépare actuellement ses mémoires.