Célébration n Un hommage posthume a été rendu, hier, au Centre des arts et de la culture du Palais des raïs (ex-Bastion 23), à la comédienne Keltoum, disparue à l'âge de 94 ans, en janvier 2010. Cette rencontre a été initiée par la direction du Centre des arts et de la culture du Palais des raïs en étroite collaboration avec le Théâtre national algérien (TNA) et ce, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale du théâtre. C'est Abdelhamid Rabia, comédien et chercheur, qui est revenu sur la vie et le parcours artistiques de Keltoum dont l'expérience théâtrale est ponctuée d'une vingtaine de films et de plus de 80 pièces théâtrales. Ça été aussi l'occasion pour discuter du 4e art en Algérie à travers des conférences animées par des chercheurs et universitaires. Dans un premier temps, l'universitaire Brahim Noual, pour qui la Journée internationale du théâtre consiste à renforcer la place du théâtre au sein de la société dans laquelle nous vivons, a déclaré que la mission première des institutions culturelles est de jeter des ponts culturels et scientifiques pour permettre au théâtre de se relever. Car le noyau du théâtre c'est «d'enseigner et de former». Il a, en outre, mis en exergue l'importance d'employer le patrimoine dans l'expression ou la création théâtrale et ce, à la lumière de nouveaux concepts et principes ainsi que de nouvelles techniques. Le but est l'inscription du théâtre algérien dans une perspective universelle. De son côté, Lakhdar Mensouri, de l'université d'Oran, a mis l'accent sur la nécessité, d'une part, de s'ouvrir à l'universalité et, d'autre part, d'écrire l'histoire du théâtre algérien, de ceux qui l'ont fait et marqué, et des différentes pratiques et expériences par lesquelles il s'est exprimé et distingué et ce, afin de sauvegarder ce patrimoine. D'où le besoin d'archiver tout ce qui concerne le théâtre algérien. Il a, ensuite, évoqué les connaissances et la portée humaine du théâtre El-Halqa, en rappelant son caractère patrimonial et les différentes expériences menées sur ce genre de théâtre par nombre de dramaturges et praticiens, à l'instar de Abdelkader Alloula. «Son but est d'introduire de nouveaux éléments et des techniques modernes pour rehausser le discours théâtral», a-t-il dit, et d'ajouter : «Cela a permis à la Halqa de passer de la place publique aux planches. Cela a permis également d'aborder des sujets nouveaux, d'actualité.» Pour sa part, Idris Guergoura, de l'université de Sidi Bel Abbes, est revenu sur le regard du théâtre algérien porté sur les questions universelles. Et de dire : «Le théâtre algérien se soucie d'aborder [à travers les différentes expériences et pratiques menées jusqu'ici] l'actualité et les problématiques universelles.» Toutes ces questions sont exposées et développées en relation avec le contexte social, culturel ou politique spécifique à l'Algérie. C'est dans cette fonction que le théâtre algérien tient à s'ouvrir et à s'inscrire dans l'universalité.