Près de trois mois après le début d'une offensive visant à reprendre Syrte, les forces du gouvernement d'union nationale (GNA) se sont emparées du centre de conférences Ouagadougou, un complexe qui abritait le QG du groupe terroriste en Libye. « La bataille de Syrte a atteint sa phase ultime, après l'offensive réussie menée par nos héros », a déclaré le général Mohamad al-Ghassri, porte-parole des forces du GNA, cité jeudi dernier par l'agence de presse Lana. Il a également fait état de la reprise « de l'hôpital Ibn Sina, du campus (...) de l'université de Syrte, des bâtiments de la Banque al-Wahda et de la Banque nationale du commerce ». Le centre de presse des forces du GNA a indiqué qu'au moins 20 corps de terroristes avaient été découverts après les combats à l'université. Dans les rangs des forces gouvernementales, le bilan des pertes s'élevait, mercredi dernier, à 16 morts. Par ailleurs, une centaine de blessés ont été admis à l'hôpital de Misrata (...), « certains dans un état grave », a indiqué la même source, en référence à cette ville située à mi-chemin entre Tripoli et Syrte et siège du commandement de l'offensive gouvernementale. Selon le porte-parole du centre de presse, Reda Issa, Daech contrôle encore à Syrte « les quartiers résidentiels 1, 2 et 3 (qui forment une bande de territoire donnant sur la mer) ainsi qu'un complexe de villas » proche de la côte. Mais les forces du GNA continuent de progresser et ont « pris le contrôle du secteur des villas d'hôtes près du port ainsi que l'hôtel présidentiel », a indiqué le centre de presse, en référence à un quartier construit du temps de l'ex-dirigeant, Mouammar Kadhafi. Les forces du GNA étaient entrées le 9 juin dernier à Syrte mais leur offensive avait été ralentie par des contre-attaques de Daech qui veut conserver son fief. Plus de 300 combattants progouvernementaux ont péri depuis le début de l'offensive, le 12 mai dernier, sur cette ville. Des militaires italiens sur le sol libyen ? Le GNA est soutenu par l'aviation américaine, qui a indiqué avoir mené 36 frappes depuis le début de son intervention dans la bataille de Syrte, le 1er août dernier. Des responsables américains, s'exprimant sous couvert de l'anonymat dans le Washington Post, ont indiqué, la semaine passée, que des forces spéciales américaines aidaient également pour la première fois le gouvernement libyen à Syrte, en concertation avec les Britanniques, au niveau d'un centre d'opération conjoint installé à la périphérie de Syrte. Le Premier ministre du GNA, Fayez al-Sarraj, n'a ni confirmé ni infirmé cette information. Il a réaffirmé, mercredi dernier au quotidien italien Corriere della Sera, que son gouvernement n'avait « pas besoin de troupes étrangères sur son sol ». Au lendemain de la publication de cette interview, la plupart des journaux italiens faisaient état, jeudi dernier, de la présence de dizaines de militaires italiens en Libye depuis la semaine dernière. Des informations que le gouvernement italien a refusé de confirmer. Par ailleurs, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a annoncé que son pays envisageait de rouvrir son ambassade à Tripoli après sa fermeture en février 2015. Sur le plan militaire, l'Italie est en train de fournir « un soutien logistique » aux opérations antiterroristes en Libye, a affirmé le haut diplomate, assurant que son pays était « prêt à examiner des requêtes du gouvernement libyen relatives à la formation de la garde présidentielle et au soutien des opérations des gardes-côtes libyens ».