Comment peut-on expliquer cette hausse qui touche tous les produits même de saison ? Le ministère de l'Agriculture a estimé que le problème ne se pose pas au niveau de la production. « Les marchés sont bien achalandés », a affirmé, hier, une source du département de Abdesselam Chelghoum, qui attribue cette hausse à la marge bénéficiaire appliquée par les commerçants grossistes et détaillants. « Une marge bénéficiaire excessive qui varie entre 30 et 40% », nous a-t-on indiqué. Et d'ajouter que le problème réside, aussi, dans la chaîne de distribution qui est « défaillante ». Le chargé de communication de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) Abdelkader Boucherit a indiqué que la dévaluation du dinar a engendré la hausse des prix, notamment des produits importés. Notre interlocuteur évoque d'autre facteurs à l'image des perturbations du marché mondial qui se répercutent sur le marché national et la défaillance de la chaîne de distribution. Boucherit a suggéré une série de mesures pour y remédier. Il a mis l'accent sur la nécessité d'augmenter la production. Toutefois, a-t-il précisé, cette mesure passe impérativement par la révision de la politique d'aide de l'Etat aux agriculteurs. Il a insisté à ce que les subventions ne soient accordées qu'aux véritables producteurs. Le même responsable recommande l'intervention de l'Etat dans la chaîne de distribution en procédant à la mise en place d'un véritable mécanisme à même de maîtriser chaque étape de la chaîne de distribution. Pour lui, il faut écarter de ce processus les intermédiaires qui seraient à l'origine du renchérissement des prix. L'UGCAA plaide pour l'établissement d'une relation directe entre l'agriculteur et le commerçant. Boucherit a mis, également, l'accent sur l'urgence de lutter contre le gaspillage. « Nous avons remarqué que d'importantes quantités de produits sont jetées quotidiennement par les consommateurs mais aussi par les commerçants à cause de leur abondance », a-t-il lancé. De son côté, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a estimé que 20% des produits alimentaires sont gaspillés annuellement. Pour lui, le gaspillage est un facteur qui explique la hausse des prix des denrées alimentaires. Celle-ci s'explique, aussi, par la forte demande sur le marché. Dans cette optique, il a fait savoir que 40% des produits alimentaires sont acheminés vers les régions du littoral depuis le début de l'été. D'autres facteurs sont avancés par Boulenouar. Il cite notamment l'insuffisance de marchés de proximité, le réseau de stockage peu développé et le manque de main-d'œuvre dans le secteur de l'agriculteur qui fait que la récolte ne se fait pas à temps.
