Depuis le mois de juillet dernier, les commerçants spécialisés dans la vente d'articles pour enfants sont très sollicités pour les tabliers. Investir dans ce créneau semble être rentable en ce moment. A la rue de la Lyre, les ménagères prennent d'assaut le marché parallèle. Sur les étals de fortune installés à même le trottoir, des tabliers pour tous les âges et de toutes les couleurs (roses et blancs pour les filles, bleus pour les garçons) sont proposés à la vente. « Ils sont de fabrication locale », se vante un vendeur à la sauvette. Les prix oscillent entre 750 et 900 DA. A la rentrée 2015/2016, les tabliers vendus dans les marchés informels étaient proposés à 500 DA au maximum, contre 750 dans les magasins spécialisés. Même constat au niveau des boutiques pour enfants. À la rue Larbi-Ben-M'hidi, les magasins proposent des blouses sans manches à 1.000 DA l'unité et celles à manches longues à 1.300. Les chefs de famille restent perplexes devant une telle flambée. La marchandise proposée dans ces magasins est principalement importée de Chine. « Nos fournisseurs disent que c'est une marchandise de qualité, de premier choix », a déclaré une vendeuse chez Espereno. Les magasins de cartables et les quelques kiosques et libraires proposant des affaires scolaires grouillent de monde. Chez Techno, parents et enfants se bousculent devant les étals des cahiers, calepins, registres, règles, crayons de couleur, protège-cahiers, taille-crayons, gommes, peinture, rames de papier et autres articles scolaires. Une maman s'attardera au rayon des cahiers. Pour elle, acheter maintenant revient moins cher. « Les prix flamberont à la rentrée », dit-elle. « La liste des achats est interminable, mais j'essaie ainsi de ne pas épuiser tout le budget », confie cette dame. Elle tentait de conseiller sa fille qui est passée en quatrième année primaire, au hasard, sans aucune liste. « La liste de l'année précédente est une référence, il y a pas eu beaucoup de changements », fait-elle remarquer. Même s'ils proviennent majoritairement de Chine, les articles sont diversifiés, les prix également, tout est question de qualité. Les trousses sont à partir de 150 DA jusqu'à 1.000 DA l'unité, les cahiers à partir de 45 jusqu'à 120 DA, ceux des travaux pratiques dépassent les 200 DA, les stylos coûtent entre 15 DA et 80 DA, tout dépend de la marque. Comme la rentrée scolaire coïncide avec la fête de l'Aïd El Adha, une occasion pour les parents de mieux maîtriser leurs dépenses. « Les vêtements de l'Aïd seront ceux de la rentrée », indique Latifa, fonctionnaire. Cette mère de deux enfants ne peut se permettre d'acheter deux tenues à la fois pour chacun de ses enfants. Les dépenses seront ainsi multipliées par quatre. Selon elle, pour un seul enfant, il faut débourser entre 10.000 et 15.000 DA pour l'habillement seulement. C'est ce qui pousse d'ailleurs les familles à se préparer avant l'échéance. Dans les grandes surfaces, les librairies, les magasins spécialisés ou carrément dans la rue, tout le monde est à la recherche de la bonne affaire. Cette année, les prix des fournitures scolaires ont augmenté. Les cartables qui étaient vendus entre 1.800 et 2.200 DA l'unité ont vu leurs prix grimper. Un simple sac à dos de fabrication chinoise est entre 3.800 et 4.500 DA. Ceux importés de Turquie atteignent les 5.000 à 6.800 DA, voire plus. Et ils sont de qualité moyenne. L'ensemble des fournitures scolaires par enfant revient à 12.000 DA, selon les calculs d'un père de famille. A cela s'ajoutent les dépenses dues aux vêtements. Le trousseau complet par enfant coûterait au minimum 20.000 DA. « Les fabricants et les fournisseurs chinois n'ont pas changé leurs prix, mais la dévaluation du dinar a provoqué la hausse des prix des produits importés », explique un vendeur.