L'accord d'amitié algéro-français n'a de sens qu'avec la reconnaissance par la France de ses crimes commis durant la période coloniale, a insisté, hier à Oran, le secrétaire général du mouvement El Islah, Filali Ghouini. Le SG d'El Islah, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec les cadres de sa formation politique au niveau de l'ouest du pays, a saisi l'opportunité de la célébration de la Journée du moudjahid pour souligner que « l'accord d'amitié algéro-français n'aura de sens qu'avec la reconnaissance par la France de ses crimes commis durant la période coloniale ». « Cette reconnaissance passe également par des excuses officielles, la réparation des préjudices et l'indemnisation des victimes de la colonisation », a-t-il souligné. Au plan politique, le premier responsable d'El Islah a invité les structures de base de son parti à entamer d'ores et déjà les préparatifs des élections de l'année prochaine, réitérant son appel pour le renforcement du front interne devant conduire à la réalisation de l'entente nationale qui rassemble tous les Algériens. Abordant la situation économique et sociale du pays, Filali Ghouini a estimé que celle-ci a atteint « la cote d'alerte » en raison du niveau du déficit public et de l'amenuisement des ressources financières, notamment du fonds de régulation des recettes provoqué par la baisse du prix du pétrole. Dans ce sens, il a souligné la nécessité d'un dialogue avec toutes les parties concernées et les experts algériens qui doivent être impérativement associés à toute prise de décision. Evoquant le dossier de l'éducation nationale, il a plaidé pour une réforme de l'examen du bac, appelant à un dialogue avec les pédagogues, tout en soutenant que ce secteur « n'est pas l'apanage d'une poignée de personnes, mais concerne tous les Algériens, car engageant l'avenir de leurs enfants ».