Alors que l'été tire à sa fin, que des millions d'Algériens se pressent pour profiter des derniers jours de l'été, d'autres, dans l'indifférence totale, n'ont pas eu droit aux vacances. Finie l'époque où les enfants des pauvres pouvaient prétendre bénéficier des colonies de vacances. Ces dernières appartenant à une époque révolue, c'est le désert total qui s'installe à la place. Les rares initiatives prises par certaines autorités locales, pour permettre aux enfants de bénéficier de quelques jours de vacances en bord de mer, se comptent sur les doigts d'une main et ne peuvent, hélas, répondre à la très forte demande. Le reste, tout le reste, vivote comme il peut, dans un environnement étouffant où l'on manque de tout, surtout en matière de loisirs. Dans certaines contrées, on s'aventure jusqu'à risquer sa vie, dans des barrages, des retenues collinaires ou encore des bassins d'irrigation et parfois même des fontaines publiques. C'est qu'il n'y a rien, absolument rien, dans les parages pour permettre à ces enfants, à ces jeunes et même à ces adultes de s'offrir des moments de détente et d'évasion. Au nord, comme au sud du pays, en passant par les Hauts-Plateaux, plusieurs communes ne disposent même pas de piscine. Et même là où il en existe, souvent, ces infrastructures restent fermées, faute d'entretien ou pour des raisons bureaucratiques, et parfois leur accès est limité à une infime frange de la localité. Ceux qui ont les moyens ont compris qu'il leur fallait aller ailleurs pour se payer des vacances et échapper à la fournaise estivale chez eux. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Beaucoup de chefs de famille n'ont pas les moyens de se payer des vacances coûteuses en bord de mer et leur progéniture a fini par comprendre que les vacances n'étaient pas faites pour elle. Pourtant, comme on peut le faire pour le ramadan, on pourrait très bien le faire pour les vacances. Les collectivités locales, faute d'offrir à leurs citoyens des moyens de détente sur place, pourraient leur organiser des voyages en bord de mer, afin d'alléger leurs souffrances durant l'été. Mais, visiblement, les responsables locaux seraient tous en vacances, durant l'été, bien au frais, quelque part en Algérie ou ailleurs. Cela dit, même le mouvement associatif devrait apporter sa contribution en organisant des camps de vacances pour les enfants démunis. La solidarité ne devrait aucunement être un vain mot et tous les enfants d'Algérie ont le droit de jouir des bienfaits des vacances.