L'Italo-Suisse, qui avait annoncé lors de son discours d'investiture en février dernier vouloir « restaurer l'image et la crédibilité de la Fifa », ne se met pas dans les meilleures dispositions pour réaliser ses espérances avec de telles déclarations. « Insultant » et « complètement arbitraire » Le 26 février dernier, Gianni Infantino faisait vœu de « transparence », ce qu'il considérait comme être « la bonne gouvernance ». Un mois plus tard, son nom figurait dans l'affaire des Panama Papers pour avoir signé en 2006 et 2007 des contrats commerciaux au nom de l'UEFA avec une entreprise offshore douteuse. Soucieux toutefois de tenir ses promesses, le Valaisien donne dimanche certains éclairages sur ses revenus annuels à défaut d'en annoncer le montant exact puisque celui-ci « reste à déterminer », selon le principal intéressé. D'emblée, Infantino a tenu à « rassurer » les scrutateurs du foot-business. Son salaire « sera inférieur aux deux millions de francs suisses dont les gens parlent ». En pourparlers depuis plusieurs mois avec la sous-commission de rémunération de la Fifa, chargée de définir le montant des salaires de ses cadres, Infantino avait refusé une première proposition salariale qu'il jugeait insuffisante, selon plusieurs médias allemands. Alors composée de Domenico Scala, principal dissident de la Fifa ayant démissionné en mai dernier en signe de protestation, la commission n'a pas donné satisfaction au successeur de Sepp Blatter. « Je m'attendais à parler à ces personnes à propos de mon salaire en fonction des lignes directrices et du processus défini, et non à être mis devant le fait accompli par Domenico Scala sans discussion », a déclaré Infantino, dont le prédécesseur a empoché 3,28 millions d'euros sur la seule année 2015, selon la Fifa. Ce plafonnement à 1,8 million d'euros est « insultant » et « fixé arbitrairement », estime l'ancien juriste italo-suisse qui peut encore espérer une hausse salariale puisqu'une prochaine réunion de la commission doit se tenir dans les prochains jours. Le plafond symbolique 1,8 million d'euros, cela correspond très exactement au versement jugé frauduleux de la Fifa par l'intermédiaire de Sepp Blatter à l'ex-président de l'UEFA, Michel Platini, qui a valu à ce dernier 4 ans de suspension de toute activité liée au football. Si le qualificatif d'« insultant » employé par Gianni Infantino au sujet de ses revenus relève d'une erreur de communication, cette limite salariale toute symbolique, qu'il n'a pas décrétée lui-même mais qu'il évoque en interview, est judicieuse. Comprenez : je gagne moins de 1,8 million d'euros, donc je me différencie de Michel Platini et de Sepp Blatter.