La rentrée scolaire constitue un événement majeur dans la vie d'un enfant, encore plus quand il s'agit d'un nouvel inscrit. Les premiers pas dans le système éducatif sont une joie pour les parents et une découverte pour les enfants qui se préparent pour la première fois à quitter le foyer douillet de leur famille. « Mama, ma trohich (ne pars pas) ! », supplie Wissame, une petite fille accrochée aux jupons de sa tendre et jeune maman. Elle semblait effrayée par l'ambiance qui régnait à l'école. Des enfants de son âge sont déjà en classe. Il est 8h40, et la petite fille, en pleurs, ne veut toujours pas se séparer de sa maman. La directrice de l'école, sise à Aïn Benian, lui offre une barre chocolatée. Bien que difficilement, elle réussit à la faire entrer en classe, lui promettant que sa maman allait revenir la chercher dans peu de temps. Wissam regarde dans tous les sens et ne sait ce qu'il faut faire, malgré les instructions de sa mère. C'est un comportement tout à fait normal. Pour beaucoup d'enfants, c'est la première absence de la maison. Ils réclament constamment leurs mamans, qui leur manquent déjà. Il est difficile pour eux de se retrouver avec des personnes étrangères, des enseignants. Ce n'est qu'à la sortie qu'ils commencent à reprendre confiance, en voyant leurs parents revenir les chercher. Les retrouvailles rassurent. Devant les écoles primaires, hier, l'ambiance était très particulière. Des moments forts pour les nouveaux élèves. Combien d'enfants ont découvert hier l'école pour la première fois, les camarades de classe, l'instituteur ? C'est sans doute une étape difficile dans la vie d'un élève, d'un enfant surtout. Aller à l'école, quitter pour quelques heures ses parents et entrer dans un monde nouveau, s'asseoir et côtoyer des gens qu'ils ne connaissent pas encore pendant quelques heures, ils se sentent « perdus ». Mais avec le temps, ils finiront par s'y habituer avant de découvrir par la suite un monde qui leur appartient. Et c'est le départ ! « Mon fils a fait ses premiers pas aujourd'hui en classe », dit Lila A. Pour Manil, ce n'est pas facile, même s'il est tout content. C'est l'idée d'avoir un cartable et un trousseau scolaire qui le fascinait. Tôt dans la matinée, sa maman s'est levée pour lui préparer des beignets (sfendj). La tradition veut que le mets soit servi chaud et coupé en deux sur la tête de l'enfant qui se rend pour la première fois à l'école et ce, juste avant qu'il ne sorte de la maison. Selon sa maman, la cérémonie s'est déroulée dans une ambiance très festive et familiale en présence de ses cousins et de ses grands-parents, y compris quelques voisins venus le féliciter et l'encourager surtout. « El fel », dira-t-elle toute émue de voir son fils grandir et faire ses premiers pas à l'école. Seulement, le jour de la rentrée, Manil a changé de tempérament. Il a refusé de franchir le seuil de l'école. « Je ne m'attendais pas à ce que mon enfant me fasse une crise de larmes, lui qui a déjà fait le préscolaire », s'étonne la maman. Petit à petit, l'enfant fait son nid. C'est un premier pas vers l'autonomie. Quelques jours seulement et tout rentrera dans l'ordre. L'enfant retrouvera ses repères et s'adaptera à sa nouvelle vie scolaire.