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Garde d'enfants, le calvaire des parents
Rentrée scolaire
Publié dans Horizons le 06 - 09 - 2016

Les jeunes couples n'ont d'autre alternative que de recourir à ces structures ou font appel aux services d'une nourrice. Le babysitting s'est répandu contrairement au mode traditionnel consistant à compter sur les grands-parents. Pour de nombreuses mères qui travaillent, les services de garde collective permettent à l'enfant d'entretenir des relations chaleureuses avec les autres enfants et de développer ses connaissances.Seulement, la réalité du terrain n'est pas toujours conforme aux prévisions. Une fois l'enfant placé dans une crèche ou une garderie, les parents se rendent compte de l'incompétence du personnel exerçant dans les garderies, la surcharge, l'absence de règles de sécurité et d'hygiène, la maltraitance, la gestion chaotique et la négligence. Nombre de parents ne se rendent pas à leur lieu de travail, l'esprit tranquille. Malgré ces soucis, ils sont contraintes de confier leurs enfants pendant les heures de travail. C'est un calvaire au quotidien que subissent ces derniers. Que fait mon enfant à cette heure-ci ? L'éducatrice est-elle à la hauteur ? La nourrice accomplit-elle convenablement sa tâche ? Où sont allés manger à midi, pour les plus grands et qui sont scolarisés loin de leur lieu de résidence ? Sont autant de questions que se posent les parents quand ils sont au bureau. Les familles ont tendance à préférer les gardes individuelles aux crèches. Certains estiment que dans une crèche, l'enfant se fond dans le groupe et ne bénéficie pas de l'attention et du suivi voulus. Les employés dispersent leurs soins sur plusieurs bambins à la fois.
Des nourrices improvisées
Certaines mères de famille se plaignent même de la mauvaise prise en charge de leurs enfants. « Ma fille est négligée », dit Ahlem Talbi, cadre administrative. « Elle est livrée à elle-même pendant toute la journée pendant que sa nourrice s'occupe à finir ses tâches ménagères ou à papoter avec les voisines », confie-t-elle. Elle fait remarquer qu'en Algérie, il n'y a pas un institut ou une école spécialisée dans la formation de nourrices qualifiées, capables de garder un enfant pendant l'absence de ses parents. « Les quelques femmes qui se consacrent à cette tâche sont des mères au foyer qui veulent gagner un peu d'argent », poursuit-elle. « Elles sont généralement sans formation et sans qualification », ajoute-t-elle. Et c'est là où réside le problème. Les nourrices ont pour seules références leur propre expérience de maman. Sans compter que la garde n'est pas couverte par la Sécurité sociale en cas d'accident. Par contre, l'assistante maternelle a suivi une formation et signé un contrat de travail qui fixe les obligations et les droits de chaque partie. Beaucoup de parents sont dans la tourmente. Pour eux, c'est malheureux d'en arriver là. En effet, s'occuper d'un enfant obéit à des règles qui prennent en compte les besoins spécifiques de cette catégorie d'âge.
Le système D
Le cas de Ourida, policière de 35 ans, maman de Massi, un écolier en deuxième année primaire, est édifiant. Etant obligée de travailler, elle a toujours confié sont fils à une nourrice. « C'était une voisine qui adorait mon fils et qui s'est proposée d'ailleurs de me le garder pendant mes heures de travail, notamment le week-end en cas de permanence ou autre nécessité », note cette mère de famille. Même après son déménagement, loin de sa nourrice, elle a préféré le laisser chez cette dernière. « Je préfère sacrifier toute mon énergie que de le placer chez une autre », dit-elle. « C'est la seule personne en qui j'ai confiance d'autant que mon fils est bien pris en charge », conclut notre interlocutrice. La situation est dure pour de nombreuses femmes qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Pour Ghania, mère de trois garçons, elle a tranché. Elle a opté pour l'option « nounou à domicile ». De la sorte, la dame à qui elle confie ses trois enfants, se doit de les récupérer de l'école et de les prendre en charge chez eux jusqu'au retour de leur maman du travail. « J'appelle constamment pour m'assurer que tout va bien », souligne Ghania. « Mes enfants se sentent bien et moi aussi », dit-elle.
La loi non respectée
Cette maman s'est arrangée pour mettre à l'aise ses enfants en leur offrant le confort auquel ils sont habitués. Pour rappel, la loi considère l'assistante maternelle à domicile comme une activité. Un décret fixe les conditions de travail de la nourrice ou plus précisément l'assistante maternelle à domicile. Dans le décret exécutif n°2008-287 du 17 septembre 2008 fixant les conditions de création, l'organisation, le fonctionnement et le contrôle des établissements et centres d'accueil de la petite enfance, un chapitre entier leur est dédié. Il s'agit des dispositions applicables aux assistantes maternelles à domicile. En plus de devoir être âgée de 21 ans au moins, l'assistante maternelle ne doit pas avoir fait l'objet d'une peine infamante. Elle doit avoir une bonne réputation et doit être agréée par la direction de wilaya chargée de l'action sociale. L'agrément est accordé si les conditions d'accueil garantissant la santé, la sécurité et l'épanouissement des enfants accueillis sont réunies conformément à l'article 44 dudit décret. Laisser son enfant chez une nourrice est devenu quasiment banal et les péripéties et les inconvénients qui vont avec également. Quel parent n'est pas contraint de s'absenter laissant son enfant de bas âge entre les mains d'une « inconnue » ? Quelle maman aussi n'a pas dû se résigner à perdre une journée de salaire en l'absence d'une assistante maternelle ? Aujourd'hui, crèche, nourrice, écoles privées, font partie intégrante de la vie d'un couple ou d'une famille. Cette façon de faire s'est généralisée à travers tout le territoire national. C'est une obligation chez les mamans qui sont contraintes de travailler.


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