Les étudiants de l'université Alger II (Bouzaréah) ont déclenché depuis lundi une grève illimitée. Ce mouvement de protestation a pour origine l'agression d'une étudiante à l'intérieur de l'enceinte universitaire par un délinquant. A cette colère sont venues aussi se greffer d'autres revendications portant sur l'amélioration des conditions socio-pédagogiques et la généralisation de l'accès au magistère pour les licenciés classiques et au master pour les étudiants en Licence-Master-Doctorat (LMD). Mais cette grève n'a apparemment pas été du goût des organisations estudiantines d'autant qu'elle a été provoquée par le tout nouveau comité organisationnel des étudiants actifs. Ce qui a donné lieu lundi à des échauffourées entre étudiants. Selon les témoignages des grévistes, plusieurs étudiants prétendant faire partie de l'UNEA, l'UGEL, l'UNJA et l'UNJL ont tenté de saccager les instituts de psychologie et de langues. «Ce qui a provoqué de violents affrontements entre eux», raconte L. H., responsable de la sécurité au sein de l'université de Bouzaréah. Cela n'a pas empêché les étudiants des départements des Langues étrangères, de l'Histoire, de Psychologie et de Philosophie, de décider de poursuivre une grève illimitée pour protester contre la détérioration des conditions sécuritaires dans leur université. Abderrahim, étudiant au département des sciences et des lettres, estime nécessaire la mise en place d'un système de télésurveillance autour du périmètre de l'université notamment et à l'intérieur des sites administratifs et pédagogiques. «Les agents de sécurité implantés au niveau de l'université ne remplissent aucune condition nécessaire dans le domaine sécuritaire et administratif», estime pour sa part une autre étudiante en deuxième année espagnole. Même constat de la part du responsable de la sécurité. «L'effectif existant ne suffit pas pour assurer la sécurité des lieux et des étudiants», affirme-t-il. Il explique que trois équipes d'agents de sécurité travaillent H 24 pour sécuriser les lieux. «Ces agents ne peuvent pas garantir la sécurité à 35 000 étudiants et couvrir une superficie de 36 hectares», se désole-t-il. De leur côté, les enseignants se disent outrés par cette situation. Hamida L., enseignante au département Sociologie explique que même si les professeurs n'ont pas maintenu la grève «nous respectons quand même la volonté de nos étudiants qui veulent améliorer les conditions au sein de leur université». En attendant, les étudiants sont déterminés à poursuivre leur grève jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Pour sa part, le comité organisationnel des étudiants actifs appelle à la reprise des cours en attendant que leurs doléances soient prises en considération.