Des sociologues et des spécialistes de la santé mentale ont souligné, jeudi dernier, la nécessité d'accorder un intérêt accru aux cellules d'écoute et de suivi en milieu scolaire pour protéger les enfants des fléaux sociaux qui les menacent. Les intervenants à une conférence de la commission sectorielle de prévention des fléaux sociaux de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, tenue en marge de la rentrée scolaire 2016-2017, ont mis en avant l'importance à accorder aux cellules d'écoute et d'orientation au niveau des établissements scolaires ou ceux relevant des directions de l'action sociale. Ces cellules installées également au niveau des sièges de sûreté permettent de mieux se rapprocher des élèves qui sont exposés à différents fléaux sociaux y compris celui de la drogue, à l'effet d'entreprendre des actions de sensibilisation en leur direction. Nora Kechaïri, psychologue au secteur sanitaire de Bouzaréah, a estimé que les écoliers ne faisaient pas exception et qu'ils étaient, eux aussi, au même titre que leurs pairs recalés de l'école exposés au fléau de la drogue et de la violence. Elle a indiqué qu'une étude qu'elle a élaborée l'an dernier sur un échantillon de 15.000 écoliers a révélé que plus de 70% « fréquentaient en permanence les espaces Internet et que 33% développaient une addiction à la Toile ». Des membres de la commission ont relevé l'absence de coordination entre les différents organes concernés pour la prise en charge des problèmes des écoliers. Les intervenants ont fait état de « mesures de facilité » auxquelles les chefs d'établissements scolaires, des conseillers, des enseignants recourent face aux problèmes rencontrés avec les élèves et qui consistent en l'interdiction de l'accès à la classe. Pour sa part, le commissaire principal, Farah Belkacem, représentant du chef de sûreté de la wilaya d'Alger, a fait savoir que les grands axes de l'action de la commission de wilaya pour la protection des écoliers des fléaux sociaux durant l'année scolaire en cours ont été définis lors de la séance d'hier qui a permis la concrétisation du premier objectif inhérent à la « protection de l'élève des risques qui l'entourent dans son milieu scolaire ». Cet objectif et tant d'autres s'inscrivent dans le cadre de la stratégie de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), a-t-il ajouté. Pour sa part, le commissaire de police Ghellab Tarek, chef de la brigade chargée de la lutte contre le trafic de drogue et les psychotropes, relevant du service de wilaya de la police judiciaire, a indiqué que l'implication des secteurs concernés est nécessaire au bon fonctionnement de l'action de la commission. Le président de la commission, Mohamed Tahar Dilmi, a présenté un exposé sur les réalisations accomplies depuis la création de cette instance qui intervient pour encadrer l'action des associations, des représentants de la société civile et des différents secteurs concernés par la catégorie des écoliers (santé, sûreté, formation professionnelle, directions de l'éducation et collectivités locales).