Des attentats à la bombe quasi simultanés (38 blessés) ont été perpétrés dans le quartier huppé new-yorkais de Chelsea. Dans le New Jersey, de nouveau, plusieurs engins explosifs ont été découverts dans un sac à dos. L'enquête diligentée a aussitôt conduit aux premières arrestations (5 personnes) pour tenter de déterminer l'origine des attaques que les autorités américaines considèrent sans « aucun lien » entre eux. A New York, comme dans le New Jersey, les attentats n'ont pas été revendiqués « ni par un individu ni une organisation ». Cette thèse a été toutefois remise en cause par le gouverneur new-yorkais, Andrew Cuomo, estimant qu'il s'agissait « clairement d'un acte terroriste » sans aucune relation avec « le terrorisme international ». En revanche, la revendication par Daech de l'agression à l'arme blanche, commise dans un centre commercial du Minnesota, relance la piste terroriste. Selon le journal local St. Cloud Times, l'agresseur, Dahir Adan, était un Américain de 22 ans d'origine somalienne, étudiant à l'université locale. L'enquêteur du FBI, Rick Tonton, a évoqué avec insistance « un potentiel acte de terrorisme », en précisant qu'« il y a beaucoup de choses qu'on ne sait pas pour le moment ». Le syndrome renaît. A la faveur de la radicalisation redoutée en Europe et aux Etats-Unis, essaimant la terreur au cœur des capitales française et belge ainsi que les villes américaines (Orlando en Floride et San Bernardino en Californie), la déferlante terroriste inquiète. Elle alimente l'islamophobie primaire du candidat républicain, Donald Trump, annonçant de Chelsea la couleur. « Il va falloir qu'on soit sévères, les amis, très, très sévères. » Du pain béni pour l'homme du retour à l'ordre. Le marché de la peur est le credo du partisan de la politique répressive, plaidant la fermeture des frontières et le renvoi des musulmans. Plus prudente, la candidate démocrate, Hillary Clinton, s'en remet à l'enquête pour en savoir davantage sur « les attaques apparemment terroristes ». Elle prône un plan complet pour « vaincre Daech et les autres groupes terroristes ». C'est dans ce contexte explosif que les protagonistes repartent en campagne. Donald Trump s'est rendu, hier, à Fort Myers en Floride pour tenir un meeting. De son côté, sa rivale démocrate a animé une réunion de campagne à Philadelphie, avant d'être l'invitée de l'émission du soir de NBC, « The Tonight Show ». Le face-à-face se durcit et dérive sur les sentiers épineux de la sécurité interne. Si Trump compte mettre à profit la dégradation de la situation sécuritaire pour attaquer de front le bilan du président Barak Obama, le camp démocrate oppose l'expérience et la compétence pour faire face au défi terroriste. Le colistier, Tim Kaine, qui n'hésitera pas à confier la vie de son fils militaire à Hillary Clinton, a exprimé toute sa confiance à celle qui « se trouvait au World Trade Center quand ils cherchaient des survivants », à la secrétaire d'Etat et au membre de l'équipe de sécurité nationale qui a relancé la traque d'Oussama Ben Laden et l'a éliminé. Qui fera pencher la balance en sa faveur ? Les Américains restent partagés entre les adeptes d'Hillary Clinton (46%) et de Trump (45%), selon un récent sondage de Fox News.