Hillary Clinton a fait son retour en campagne jeudi après trois jours de repos forcé pour soigner une pneumonie et a retrouvé son adversaire Donald Trump en progression dans les sondages. Les conseillers de la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine du 8 novembre ont toujours dit s'attendre à ce que la course à la Maison blanche soit serrée. Mais, il apparaît clairement avec une série de nouvelles enquêtes d'opinions que le candidat républicain a enrayé sa faiblesse de l'été après avoir fait en sorte de prononcer des discours plus policés, moins improvisés. Devant les journalistes présents dans son avion de campagne qui se rendait à Greensboro, en Caroline du Nord, Hillary Clinton est apparue en forme. Elle devait participer à un meeting de campagne et recentrer son discours sur les difficultés de ceux qui travaillent, thème qui s'est révélé porteur pour son rival républicain. Hillary Clinton a déclaré à la presse qu'elle n'avait révélé sa pneumonie qu'à ses très proches conseillers vendredi dernier, parce qu'elle pensait qu'elle pourrait "passer par dessus" la maladie et continuer à faire campagne. Hillary Clinton, 68 ans, s'est trouvée mal dimanche à New York lors des cérémonies marquant le quinzième anniversaire des attentats du 11-Septembre. Après avoir parlé d'un "coup de chaud", son équipe de campagne a par la suite annoncé qu'une pneumonie avait été diagnostiquée dès le vendredi précédent Sa maladie a coïncidé avec une remontée de Trump dans les sondages. Le milliardaire est revenu à égalité avec elle, voire dispose d'une petite avance. Les sondages dans les Etats pivots, où devrait se décider l'issue de la présidentielle montrent que Donald Trump devance Hillary Clinton dans l'Iowa, l'Ohio, la Floride et le Nevada. Les deux rivaux sont au coude-à-coude en Caroline du Nord. Le président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, a déclaré que la candidate et ses conseillers n'étaient pas surpris. "Nous avons toujours pensé que la course allait se resserrer. Nous avons le sentiment d'être en position de force avec des avantages d'organisationnels en Floride et dans l'Ohio", a déclaré John Podesta aux journalistes. "Ce n'est pas pour rien qu'on appelle ces Etats pivots." "BEAUCOUP PLUS TRANSPARENTE" Dans un discours au New York Economic Club, Trump s'en est tenu à son texte, évitant les improvisations qui lui valent en général des controverses à répétition. L'homme d'affaires new-yorkais a dit estimer que les Etats-Unis devaient se fixer pour objectif d'atteindre une croissance économique annuelle de 3,5% mais qu'en fait, il visait 4%. Cet objectif a été à l'origine donné par Jeb Bush, qui fut un de ses rivaux à la primaire républicaine. Donald Trump estime que son programme de baisses d'impôts pourrait créer 25 millions d'emplois en une décennie. Selon Bob Shrum, conseiller en stratégie qui avait dirigé la campagne malheureuse du démocrate John Kerry en 2004 face au républicain George W. Bush, Hillary Clinton reste favorite pour remporter la Maison blanche parce que les changements démographiques la favorisent tandis que Trump est trop dépendant du vote de l'électorat blanc. Ce qui a défavorisé Hillary Clinton, estime Bob Shrum, n'est pas les trois jours où elle est restée absente de la campagne, mais sa décision de ne pas révéler, avant d'y avoir été obligée dimanche, le diagnostic de pneumonie connu dès le vendredi. "C'est peut-être injuste, mais ceci a été pris comme une nouvelle preuve de sa non transparence et c'est ce qui lui fait du tort", déclare le conseiller en stratégie. "Elle est beaucoup plus transparente que Trump mais elle n'en a reçu aucun crédit." Ainsi, Hillary Clinton a publié ses déclarations de revenu. Les démocrates ont demandé à Trump de publier les siennes, mais les républicains ont dit qu'il ne les publierait pas tant qu'un audit fédéral n'aura pas été achevé. La santé des candidats étant sur le devant de la scène, Donald Trump, qui est âgé de 70 ans, a publié jeudi des précisions sur son récent examen médical. Selon son équipe de campagne, les résultats de son examen montrent que cet amateur de hamburgers a un taux de cholestérol normal avec l'aide d'un médicament, la statine. Il pèse 107 kilos et sa pression artérielle est normale. Trump a lui-même décidé de jouer la transparence en participant au "Dr Oz Show", une émission de télévision populaire présentée par le Dr Mehmet Oz, un chirurgien.