Le développement d'une économie forte signifie entre autres, dira le conférencier, une économie basée sur la production des biens et des services capables de s'exporter. Cela implique aussi qu'elle devra satisfaire les besoins nationaux non seulement en quantité mais également en qualité et à des coûts accessibles. Néanmoins, la réalité du terrain reste, selon lui, alarmante malgré les stratégies tracées par l'Etat et les efforts consentis par ses instances d'exécution pour la dynamisation de l'entreprise algérienne. « Le climat des affaires n'est pas encore propice pour l'émergence d'une économie forte. Il n'y a pas suffisamment de PME/PMI capables de résister à l'ouverture et à la compétition internationale et de soutenir le développement des grands comptes. Plus de 90% des entreprises algériennes seraient des TPE », a-t-il indiqué. « Il n'y a pas d'écosystème collaboratif et de partenariats opérationnels capables de porter notre économie vers l'efficience », a-t-il encore fait savoir. Les conséquences positives de la crise entraînent, selon lui, une remise en cause des modes de management, des visions et des stratégies d'entreprise pour faire face aux multiples défis que rencontre l'entreprise et de tracer le cap vers l'efficience et l'excellence opérationnelle. « L'entreprise doit être conseillée et accompagnée efficacement pour être son propre acteur de changement par les actions de collaborations positives (contraintes endogènes) et doit apprendre à influer objectivement sur son environnement qui se doit de lui être favorable (contraintes exogènes) », a-t-il expliqué. Seule, l'entreprise n'y parviendra pas. Il lui faut une dynamique de tous les acteurs concernés. Une transformation radicale sur l'écosystème, actuellement disloqué, est le défi majeur de l'entreprise, selon le conférencier. A propos du Salon, le thème retenu pour cette année est l'exportabilité. Pour définir ce mot, il dira que « l'exportabilité des biens et des services est la capacité d'un bien ou d'un service à être exporté durablement ». L'exportabilité des biens et des services induit, dit-il, une dizaine d'indicateurs principaux dont les coûts, la qualité, les délais, les volumes, le marketing, l'utilité, le service après-vente, l'environnement. La maîtrise de ces dimensions entraînerait, explique-t-il, une synergie nouvelle à travers un écosystème composé d'associations, organismes d'appui, conseils et services, entreprises et établissements, des partenariats et passerelles efficaces de l'écosystème. Un modèle opérationnel de transformation intégrée et multisectoriel (Motim) est le chaînon manquant d'une stratégie d'Etat de résolution de crise à moyen terme. La deuxième édition du salon vise, selon Saïd Babaci, à sensibiliser l'entreprise algérienne et à faire valoir les compétences algéro-algériennes ainsi qu'à promouvoir et redéfinir les conditions pratiques d'émergence d'une économie forte et exportable. Sept projets prioritaires y sont retenus autour desquels une trentaine de communications sont programmées. L'association a été créée en 2014.