Photo : Slimene S.A. La marche non autorisée à laquelle a appelé une aile de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD), qui devait s'ébranler du marché de Aïn Benian vers la place des Martyrs, n'a pas eu lieu. Seule une poignée de personnes, à peine une vingtaine, a répondu à l'appel des initiateurs de cette action. Parmi ceux qui sont venus battre le pavé, on pouvait reconnaître Belaïd Abrika, figure de proue du mouvement citoyen des archs, Nourdine Aït Hamouda, le fils du colonel Amirouche et Hamid Ferhi du Mouvement démocratique et social (MDS). Un important dispositif sécuritaire a été dépêché aux alentours de la mosquée Abider El Ghefari pour parer à d'éventuels dérapages. Les marcheurs, groupés autour de Belaïd Abrika et de Nourdine Aït Hamouda, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Comme pour souligner le caractère pacifique de leur action, ces derniers, qui étaient cernés par des policiers, s'étaient assis en criant «Algérie libre et démocratique, y en a marre de ce pouvoir», ou encore «Marche pacifique» à gorge déployée. Dans la foulée, la même voix soulignait que «ceux qui pensent que l'Algérie est sortie de l'auberge ont toute latitude d'organiser une marche pour s'exprimer et dire ce qu'ils pensent». A souligner qu'il y avait plus de badauds venus s'enquérir de l'ambiance inhabituelle qu'a vécue leur quartier que de marcheurs, lesquels ont été quadrillés par les éléments des forces de maintien de l'ordre. Des manifestants ont regretté le fait que certains leur dénient le droit de manifester et d'exprimer leurs opinions dans le calme et la sérénité. Hamid affirme ne pas comprendre pourquoi «ces gens-là nous disent «retournez dans vos villages», comme si la capitale n'appartient qu'aux Algérois ». De leur côté, ceux qui estiment de trop cette action, affirment ne pas savoir les raisons de ce mouvement de protestation, alors que les pouvoirs publics ont, lors du dernier conseil des ministres, pris des mesures importantes visant l'amélioration du cadre de vie des Algériens, en particulier les jeunes et les couches sociales défavorisées. Un groupe de jeunes a souligné que ceux qui crient au changement et dénoncent le pouvoir en font partie et siègent au sein même des institutions de l'Etat. Les manifestants se sont dispersés dans le calme. Hormis une petite bousculade survenue alors que les manifestants tentaient d'entamer la marche, aucun incident notable n'est à signaler.