Photo : Fouad S. La place du 1er-Mai a vécu de nouveau, hier, une matinée mouvementée. La marche à laquelle avait appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) n'a pas eu lieu. La marche devait, en effet, s'ébranler de la place de la Concorde (ex-place du 1er-Mai) à la place des Martyrs. A dire vrai, les éléments de l'ordre ont interdit tout attroupement de personnes aux alentours de la place, les initiateurs se sont rassemblés à une centaine de mètres plus loin, précisément au boulevard Mohamed-Belouizdad. Plus de 200 manifestants se sont groupés brandissant des slogans appelant au changement et la démocratie. Des organisateurs estiment que le dispositif mis en place a dissuadé les citoyens à répondre à l'appel et a empêché les manifestants d'avancer. «Massira silmia» (marche pacifique) rythment les manifestants devant le cordon de sécurité formé. Des échauffourées éclatent parfois entre manifestants et forces de l'ordre et, souvent, entre organisateurs et groupes de jeunes, manifestement contre l'organisation de la marche. Aux slogans appelant au départ du système, d'autres personnes, la majorité des habitants du quartier du 1er-Mai, répliquaient par «l'Algérie n'est pas la Tunisie ni l'Egypte» ou encore «Bouteflika n'est pas Moubarak». La situation a failli, à maintes reprises, dégénérer entre les deux parties, n'était l'intervention des forces de l'ordre qui a évité l'affrontement direct. Des manifestants incommodés ont été transférés vers le CHU Mustapha Pacha par les éléments de la protection civile, fortement présents également. En sus des membres de la CNCD, d'autres personnalités connues de la scène politique ont été présentes à la manifestation dont entre autres, Ali Yahia Abdenour, ancien militant des droits de l'homme, Djamel Zenati et Ramdane Kerboua, ex-figures de proue du FFS. Au milieu de la foule, la place était aux échanges d'opinions et visions des choses entre manifestants. Des habitants du quartier du 1er-Mai ont affiché leur mécontentement à l'égard de la marche estimant que « la manifestation porte atteinte à la quiétude de notre quartier ». D'ailleurs, des affiches ont été placardées la veille de la manifestation sur les artères où on pouvait lire «Ne touche pas à mon quartier, ne dérange pas ma quiétude». Cette attitude a été prise pour une provocation par les manifestants qui ont répliqué : «Nous sommes tous des Algériens et Alger est notre capitale. C'est notre droit d'y manifester». En début d'après-midi, la foule s'est dispersée dans le calme et les membres de la CNCD ont décidé de se réunir aujourd'hui pour évaluer leur action.